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332 LA REVUE LYONNAISE signaler, et je reviens à mon dire ; c'était, il faut l'avouer, de la pseudo-musique, dans laquelle on trouve pourtant du sentiment et des idées, absentes de nos banalités d'opérettes et de cafés chantants. De plus, Revoil, et c'est là son vrai titre de gloire, fut un collec- tionneur intelligent, sauva de l'oubli et de la destruction une foule d'objets précieux, méprisés avant lui. Son cabinet était fort curieux et passa au Louvre sous-le nom de Musée Charles X. JACQUAND. — Il fut l'élève de Richard. Son tableau de Thomas Morus en prison, rappelle la manière de son maître, avec plus de recherches dans les accessoires et moins de sentiment dans les figures: elles sont d'une expression un peu factice; les cos- tumes sont traités avec un soin minutieux et deviennent l'objet principal. Les personnages anonymes comme le Capucin con- fesseur, ou historiques comme Thomas Mordus, ne sont plus que des prétextes d'une fourrure ou d'un froc admirablement reproduit. MAGNIN avait une manière plus large et plus magistrale; il est mort jeune avant d'avoir dit son dernier mot et son Joab, présage d'un artiste supérieur, n'est, en réalité, qu'une esquisse,un projet. Dans une chapelle d'Ainay, il y a de lui un tableau qui n'est pas sans mérite. Après les chercheurs méticuleux de l'effet obtenu par l'exagé- ration de la couleur ou des poses, par la brutalité du naturalisme et l'appel aux mauvaises passions, nous atteignons enfin la grande peinture, avec ORSEL et HIPPOLYTE FLANDRIN, cette peinture qui, tout en observant les règles immuables de l'art, semble planer au-des- sus du monde matériel, s'inspirer des plus hautes pensées, être un reflet des dogmes révélés et de la poésie chrétienne. Orsel et Flandrin sont les deux sommités du dix-neuvième siècle et dé- passent par la profondeur de leurs conceptions, bien plus que par les raffinements de l'exécution, les autres célébrités modernes. Mais quelque soit le mérite des œuvres que possède notre Musée, il faut, pour les apprécier, consulter les grands travaux qu'ils ont exécutés en d'autres régions. Pour Orsel, il faut voir et appro- fondir les peintures de Notre-Dame-de-Lorette, à Paris, et le tableau votif du choléra, à Lyon. Pour Flandrin, la frise de