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LE MUSEE DES PEINTRES LYONNAIS 331 me bourgeois que M Petit-Jean. C'est une romance sentimentale de Panseron ou de Loïsa Puget. Il y a des qualités de pinceau et de l'expression. M. Jacomin a fait quelques bons portraits, entre autres celui de Revoil. La Vue de Vienne sous les Romains, par M. Rey, est une étude archéologique, une rêverie d'architecte, ouvrant un champ clos à toutes les dissertations. Quant à l'exécution, elle est correcte et dénote un travail sérieux. REVOIL, le maître de tous ces artistes, un des fondateurs de notre école, a droit à une mention spéciale. Il faut le juger, moins d'après ses ouvrages dans lesquels domine trop le goût du jour, mais d'après l'influence qu'il exerça. Comme Pollet l'architecte, il fut un réactionnaire intelligent, un précurseur entrevoyant de nouveaux horizons, comprenant enfin que notre histoire offrait, aussi bien que les légendes classiques, les traits d'héroïsme, les sentiments, la poésie, les costumes dignes du pinceau. Le réalisme, fort heureusement, n'existait pas encore. Mais les études étaient incomplètes, les anachronismes furent fréquents et aujourd'hui même, malgré les travaux d'historiens sérieux, on en commet de flagrants, dans la peinture, sur la scène et même en architecture. En 1814, date du tableau qui représente le Tournoi de Du - guesclin, on confondait un peu toutes les époques ; les chevaliers du treizième siècle prenaient les allures et les armures du quator- zième, et quant au langage, on en avait forgé un de convention avec quelques bribes d'ouvrages anciens. Il suffisait pour avoir une couleur tout à fait gothique, de dire las pour hélas, ja pour déjà et de renverser la construction de la phrase. A l'époque où commencèrent des études plus sérieuses, vers 1830, l'école r o - mantique, avec la meilleure volonté, a souvent fait fausse route, et la Tour de Nesle n'est p:s plus vraie que les troubadours de Revoil et de à 'Alvimare. A part cette question, le tableau du Tournoi est bien fait, un peu froid de ton, un peu trop modernisé dans les allures des héraults, des pages et des dames, mais les combattants sont bien dessinés, ont de la vie, du mouvement. Aujourd'hui on ferait autrement, mais pas mieux; on enlaidirait au lieu d'embellir. Revoil a laissé plusieurs romances dans le genre que je viens de