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BIBLIOGRAPHIE A TRAVERS LES LIVRES NOTICE SUR JACQUES BOUJU, président au parlement de Bretagne (1515- 1577), par EMILE DUPRÉ-I.ASALE, conseillera la cour de cassation. — Paris, Techener, 1S83, une broch. in-8, avec portrait. En préparant son intéressante biographie du chancelier de L'Hospital, dont le premier volume a été couronné par l'Académie française, M. Dupré-Lasale, conseiller à la cour de cassation, s'est arrêté avec eomplaisance devant la figure de l'un des amis les plus chers du chancelier, devant celle d'un magistrat qui eut l'honneur d'être chanté par Ronsard et du Bellay, loué par Sainte-Marthe et la Croix du Maine, et qu'un siècle plus tard Ménage appelait encore l'illustre président. Jacques Bouju, président aux enquêtes du parlement de Bretagne, est bien oublié depuis cette époque : c'est à peine si quelque amateur, curieux de manuscrits, connaît la liste de ses ouvrages ou même son nom. Sa vie offre cepen- dant un certain intérêt au chercheur, parce qu'elle porte bien l'empreinte de son temps, de ce seizième siècle si curieux et si agité, où se mêlaient le bon et le mauvais, la science et la crédulité, le solide et le chimérique, les hautes aspira- tions politiques et le trouble des idées né du désordre religieux et social. Bouju fut tout à la fois magistrat, poète, historien, amateur d'agriculture et fanatique alchimiste. Il essaya de traduire Tite-Live et de faire de l'or ; il chanta la vie rustique, scanda de délicieuses épigrammes latines et dénonça les abus de la chicane dans des poèmes que L'Hospital n'eût 'pas désavoués ; il se mêla impru- demment aux émeutes huguenotes sans être calviniste lui-même, et aux disputes parlementaires sur la préséance sans avoir un ^rang très élevé dans la hiérar- chie; il donna des conseils au roi (Henri l i e n lui dédiant sa traduction ina- chevée de Tite-Live, et eut part aux faveurs de la cour, qui le tenait pour un lettré distingué. Au fond, son royalisme n'était que du tiers-parti, de cette opinion intelligente des besoins les plus pressants de la patrie, telle que la possédait au plus haut degré L'Hospital, mais un peu tiède, sinon indifférente au point de vue des croyances et des personnes. Il avait de plus — ce qui faisait son incontestable infériorité — la faiblesse de s'adonner aux follea pratiques de l'alchimie, dont nous pouvons rire librement aujourd'hui, mais qui captivait alors sans modération des esprits réputés partout ailleurs sages et mo- dérés. Cette bizarre alliance du bon sens, de l'instruction, de la finesse et des