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                               BIBLIOGRAPHIE                                       315

illusions chimériques n'était point rare en ce temps; et, sous d'autres formes,
ne l'est peut-être pas davantage aujourd'hui. Elle a néanmoins le don de nous
surprendre, dépiquer notre curiosité et de nous ouvrir un jour sur l'inattendu,
ce qui n'est désagréable ni au biographe ni au lecteur lui-même. M. Dupré-
Lasale a apporté dans le portrait qu'il nous trace de cet « oublié » toute la
sagacité, toute la critique, toute l'érudition solide qu'il a coutume de mettre dans
les travaux judiciaires : il a exploré son sujet daas les moindres détails, et,
s'il peut jouir de notre étonneraient lorsque nous le voyons si bien informé, il
nous intéresse autant par la sagesse de ses réflexions que par la sûreté de ses
patientes recherches. Sa notice sera un appendice utile de sa future vie du chan-
celier de L'Hospital.                                    HENRI BEAUNE.




     HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA TUNISIE depuis l'on 1590 avant Jésus-Christ
      jusqu'en 1883, par ABEL GLARIN DE LA RIVE, officier du Niehan-Iftikar. —
      Un vol. in-12 carré, de 414 pages de texte. — Prix : 2 francs. — A Dijon :
      librairie Lamarche.

   Le public accueillera le livre de M. Glarin de La Rive avec une faveur que les
derniers événements survenus dans la régence de Tunis rendront encore plus
marquée. Nous devons tous aujourd'hui connaître l'histoire d'un pays où les
circonstances ont donné à notre patrie une situation prépondérante et où sont en-
gagée une foule toujours croissante d'intérêts nationaux Cette histoire, le lec-
teur la trouvera fidèle et exacte dans l'ouvrage que nous signalons. Il renferme
l'exposé des faits se rattachant à la régence depuis l'an 1590 avant Jésus-Christ
jusqu'à nos jours, soit une période de trois mille cinq cents ans.
   Pour mener à bonne fin son œuvre, l'auteur a été contraint de faire des r e -
cherches considérables, de se livrer à un travail des plus ardus. Écrivains grecs,
latins,musulmans, italiens, espagnols, français, monuments, inscriptions, médailles,
pierres gravées, il est remonté à toutes les sources pour y puiser abondamment.
C'est que, sur la terre africaine, les documents ne se trouvent pas condensés dans
des archives où le curieux et l'érudit n'ont que la peine de les compulser et de
les transcrire; l'histoire y est écrite partout, sur les pierres, dans les souvenirs,
dans les mœurs, et il faut un certain flair de divination pour déchiffrer cette
langue mystérieuse.
   M. Clairn de La Rive, ayant à parcourir dans les limites étroites d'un volume
une période de temps considérable, a cru devoir donner à son ouvrage la forme
des éphémérides. A-t-il été bien ou mal inspiré? L'exposé des faits gagne cer-
tainement en clarté et en précision ; l'on retrouve à l'instant la date ou l'événement
que l'on recherche : mais cette méthode n'entraîne-t-elle point forcément avec
elle un peu de sécheresse? Quoi qu'il en soit, elle a pour elle Pautorrité d'un
précédent fameux, celui du président Héraut. Et comme toutes choses humaines,
elle contient son bon et son mauvais côté.
   Nous nous permettrons de signaler à l'auteur quelques inexactitudes qui sont
appelées à disparaître dans une prochaine édition. C'est en 205 et non en 202
qu'eut lieu à Carthage le martyre des chrétiens Saturuin, Révocat, Secondule,
Satur et des saintes Félicité et Perpétue. En l'an 200, avait eu lieu celui des douze
martyrs Scyllitains.
   M. Clarin de La Rive a omis de mentionner un certain nombre de conciles tenus