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                           NECROLOGIE                              313
enleva à M. Locard, il y a trois ans, l'heureuse compagne de ses
jours, et il put cependant trouver assez de courage pour ne pas se
laisser abattre par cette cruelle perte. L'étude et de nombreux t r a -
vaux lui permirent de remplir les longues et tristes heures de sa
solitude. Plus d'une fois, et même déjà depuis le jour où, en 1855,
il s'ètaitretiré du chemin de fer de Saiat-Étienne à Lyon, les tribu-
naux se plurent à avoir recours à sa science et à sa haute expé-
rience, pour lui faire élucider de graves questions techniques que
les magistrats ne sauraient résoudre sans le concours d'habiles
spécialistes. Plus d'un de ses rapports furent de véritables monu-
ments scientifiques. Souvent aussi l'administration fit appel à sa
bonne volonté pour l'organisation de nos comices agricoles et pour
faire partie des jurys d'exposition. Ses connaissances si variées y
trouvaient toujours une occasion naturelle pour y paraître dans
tout leur éclat.
   Mais Dieu avait assigné un terme à une vie si bien remplie; de
graves infirmités, compagnes trop habituelles de la vieillesse, se
manifestèrent, il y a plus d'un an ; il les endura avec une résigna-
tion absolue et la mort ne put pas l'effrayer quand il la vit s'avancer
vers lui. Il s'y était préparé en chrétien, bénissant la main qui le
frappait. Le 20 août, il rendit son âme à Dieu, sans murmures et
sans souffrances et dans la plénitude de toutes ses facultés. Son
souvenir restera cher à ses enfants et à ses amis; la science le
regrettera aussi, et le pays perd en lui un homme qui a su lui faire
honneur et dont il se glorifiera.                       X...