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192 LA REVUE LYONNAISE PESTALOZZI ( J É R Ô M E ) — 1674-1773 — Pestalozzi, Jérôme, originaire d'Italie, ne vint en France qu'à l'âge de huit ans, en 1682. Médecin distingué, il resta vingt-trois ans médecin de l'HÔtel-Dieu. Il acheta, en 1700, le cabinet d'histoire naturelle que M. de Liergues, lieutenant criminel, et M. de Mon- conys, son frère, avaientformé, lorsque leurs héritiers le vendirent. La ville a acquis plus tard cette collection moyennant une rente viagère, réversible sur la tète des filles de Jérôme Pestalozzi. « Ce cabinet consiste en un amas de minéraux, cristaux, pierres précieuses et singulières, plantes, animaux, végétaux, insectes, coquillages, pétrifications et en tout ce qu'on peut voir de singu- lier dans la nature. Ce cabinet est à côté de l'église Saint-Pierre, et est ouvert à tous les curieux et gens de lettres. » (Almanach de Lyon, 1742.) Pestalozzi, Jérôme, eut un fils, médecin comme lui, et qui aug- menta aussi le cabinet formé par son père. Le 31 décembre 1773, il le vendit à la ville, au prix de 1.500 francs de rente viagère, dont le quart fut réversible sur la tête de sa veuve et de ses trois filles. Mais ces dernières syant négligé de faire vérifier leur créance sur la ville, au moment de la Révolution, la Commune de Lyon eut le triste courage de les déclarer forcloses, et la ville, tout en con- servant le cabinet de leur père, les laissa vivre dans un état voisin de la misère... A l'acte de vente était joint un inventaire détaillé de tous les objets du cabinet, et M. de La Tburette, secrétaire de l'Académie, et M. Le Camus, en prirent charge, le 17 juin 1777. Un arrêt du conseil avait homologué l'acte d'acquisition, le 14 août 1773. (Voir les pièces auxarch. dep. du Rhône.) Le cabinet des Pestalozzi paraît avoir eu une certaine importance, car voici ce qu'on lit dans Pernetti (t. II, p. 312). « Les Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris (année 1715) parlent de ce cabinet, à l'occasion de quelques curiosités naturelles et surtout d'une fameuse dent de poisson marin, pétrifié, qu'on croit unique.»