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            LE SALLON DES ARTS A L Y O N , EN 1786                 163
chargés par les Cinq Cents d'étudier toutes les conditions d'une
école d'art industriel à Lyon, comprenant l'art proprement dit et
l'art appliqué. Ces questions et ces études furent plus tard
portées, et sans solution, devant le Tribunat. On finit par réunir
les diverses écoles et musées établis dans l'ancienne abbaye des
dames de Saint-Pierre, sous le nom de Conservatoire des Arts,
et il fallut attendre que Napoléon fût à Varsovie, pour qu'il eût
le temps de s'occuper — ce qu'il ât de la réorganisation de notre-
école de dessin et de celle de nos musées lyonnais.
    Il y a quelques semaines que les journaux de Lyon ont repro-
duit un avis émané de la Commission executive de la Société des
Amis des Arts, informant le public de l'ouverture, concordant
avec celle de l'exposition annuelle, d'un Salon des Arts indu-
striels.
    Puisque la commission a adopté le titre de l'association dont je
 trace la modeste histoire, le but de ce nouveau Salon, ses moyens
 d'action et d'encouragement, demandent peut-être à être définis
 plus nettement que par l'avis forcément succinct que les journaux
 ont reproduit.
     Une des règles delà commission executive a été jusqu'à présent
 aussi exactement observée que possible : cette règle consiste à
 refuser l'entrée de l'exposition à tout objet d'art ayant une desti-
 nation industrielle apparente. Mais cette règle était d'une applica-
 tion très délicate. Il y a souvent plus d'art dans un panneau de
 bois sculpté, ou dans un bouquet de fleurs en soie façonnée, que
 dans un tableau peint à l'huile et convenablement encadré. Puis,
 si les meubles, les étoffes, les tapisseries, les broderies, la tissu -
 terie, la reliure, l'orfèvrerie et la ferronnerie étaient exclues ipso
 facto, la [céramique forçait la main et la porte, et sous prétexte
  « d'art déterre et de rustiques figulines » les pots, les cuvettes,
 les plats et les assiettes décorés par des mains souvent très
  habiles, s'entassaient en masses rutilantes aux pieds des juges,
  leur envoyant des reflets si séduisants, qu'il fallait bien se décider
  à faire un choix, et accepter la céramique, admise, à la vérité
  toute nue, sans cadre, sans monture et sans voile, afin que l'art
  s'y montrât à découvert, vierge de toute tendance mercantile.
    Mais ces meubles merveilleux, gloire de l'Ecole lyonnaise, que