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446 LA R E V U E L Y O N N A I S E Jacob Spon était lié aussi avec le P. La Ghaize, grand amateur de médailles et d'antiquités ; il lui dédia son livre sur son Voyage d'Italie, de Dalmatie, de Grèce et du Levant, qu'il publia à Lyon, chez Cellier, en 1678, en trois vol. in-12, après son retour de ce voyage de vingt-deux mois, avec le naturaliste anglais Georges Wheler. Voici le jugement que M. Léon Rénier, de l'Institut, juge très compétent, a porté des œuvres de Jacob Spon. « Il est, dit-il, l'une des gloires de Lyon ; c'est encore, à l'heure qu'il est, l'antiquaire le plus savant que Lyon ait produit. C'est même, je le dis avec certitude de n'être contredit par aucun homme compétent, le savant français qui, jusqu'à nos jours, a le plus contribué aux progrès de l'épigraphie latine. Le président Bouhier, Bimard de la Bastie, Jean-François Seguier lui-même, quoique plus populaires peut- être, parce qu'ils ont vécu à une époque moins éloignée de nous, méritent à peine de lui être comparés. » Je parlerai plus loin dans la troisième partie de ce livre du cabinet de Spon. LE CHANCELIER DE L'HOSPITAL (MICHEL DE) Il est juste aussi de placer parmi les étrangers de distinction qui ont visité et décrit Lyon, le chancelier de L'Hospital, né Aigueperse (Auvergne) en 1505, décédé en 1573. Ayant accompagné à Lyon, en 1559, Marguerite de Valois *, sœur de Henri II, mariée à Emmanuel-Philibert de Savoie, il fit en vers latins 2 un récit de son voyage, dans lequel on trouve le passage suivant traduit par M. Breghot du Lut. [Mélanges, 1828, p. 12.) « Nous passâmes cinq jours entiers dans la colonie de Plancus. Oh ! que les anciens avaient plus de discernement et de sagesse que nous ! Avec quel soin ils s'occupaient de la santé publique ! Lyon était jadis sur des coteaux riants où l'on respirait un air pur, 1 Marguerite de Valois fit son entrée à Lyon le 17 décembre 1559; elle coucha d'abord à Vaise chez Milan Gaze ; le consulat se chargea des frais de ia solennité. 2 Les poésies de L'Hospital ont été recueillies par Fibrac, de Thou et Scévole de Sainte-Marthe, et publiées en 1585.