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                           CLAUDE BOURGELAT                                     429

 portance de mettre un ordre dans des établissements destinés à
 l'éducation de la noblesse, c'est-à -dire, de la portion la plus pré-
 cieuse des citoyens, j'aurois pu aspirer à l'honneur de sa protec-
tion etespérer que mon zèle qui a été assés inutile jusques-à-pré-
sent seroit désormais soutenu. Je puis TOUS assurer, Monsieur,
que je n'abuseray point de la marque honorable de confiance que
l'on me donnera en s'en rapportant à moy sur le sujet qui doit me
remplacer. J'ay servy ma patrie de manière à ne pas luy faire
 craindre que je fasse un mauvais choix, et ou je n'en feray point,
ou je tacheray de le faire bon. Je n'eus jamais mon intérêt en vue.
Très-peu favorisé des biens de la fortune, j'ay, pendant près de
vingt ans, entretenu et enseigné gratuitement deux gentilhommes
pauvres et misérables ; et je leur en substituois deux autres quand
leur éducation étoit finie. Avec de tels sentimens, Monsieur, ma
 manière de penser ne sauroit être soupçonnée ; et, si les ennemis
 que mon zèle m'a fait, ont crû devoir chercher à dépriser en moy de
 foibles talens, du moins ne parviendront-ilsjamais à faire le moindre
 tort à mon cœur. Je me console de la nécessité d'abdiquer mon
 état par l'espérance dans laquelle je suis d'obtenir la permission de
 faire désormais ma cour à Son Altesse et de jouir de l'avantage de
 mériter et de cultiver votre amitié. Elle sera pour moy, Monsieur,
 un bien vraiment précieux et qui me dédommagera également de
 la perte que je fais en m'éloigrant des amis que l'habitude m'avoit
rendus chers.
                                   Je suis avec respect, Monsieur,
                          Votre très-humble et Irès-obéissant serviteur,
                                                 (Signé)    BOURGELAT.




               LETTRE      A LA C O M T E S S E DE B R I O N N E 1


                                                   Lyon, ?0 janvier 1765.
          Madame,
   Sérieusement occupé de tout ce qui peut plaire à Votre Altesse,
et brûlant du désir de mériter sa protection et ses bontés, je viens
  1
      V. sur cette princesse la note précédente. 11 ne faut pas confondre, qu'on nous