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                    LE MARIAGE DE SÉVERINE                      257
    Et il lui raconta comment il venait de rencontrer Séverine et ce
 qu'elle lui avait dit.
    « Je n'y ai rien compris, fit-il en manière de conclusion.
    — C'est cependant bien simple; tout cela rentre dans ce que j'ai
 à vous expliquer. Répondez-moi seulement, et la lumière va se
 faire.
    « Avez-vons parlé à quelqu'un des révélations que votre père
 •vous faisait dans la lettre que vous m'avez montrée?
-- — A personne^ ai-je besoin de vous le dire ? Je ne vous en au-
 rais même pas touché le moindre mot à vous, Glotilde, si vous ne
 m'aviez fait comprendre que mon devoir était d'exposer loyale-
 ment à M. Lefort ce qu'était devenue la petite fortune de ma
 mère.
    — Depuis la mort de votre père, vous êtes allé plusieurs fois,
 m'avez-vous dit, chez Mmc Cherrault. Avez-vous mis quelqu'un
 dans la confidence de ces voyages ?
    — Jamais. Mes absences d'ailleurs étaient fort courtes, et vous-
 même ne vous en êtes pas aperçue. Cette fois ci seulement, comp-
 tant passer chez Buisseret quelque temps, j'avais laissé son
 adresse à mon portier, pour qu'il me fît parvenir mes lettres.
    — Et quelqu'un est-il venu vous demander?
    — Oui. Un monsieur qui n'a pas voulu dire son nom, et qui dé-
 sirait simplement savoir où j'étais.
    — On le lui a dit?
    — Naturellement.
    — Et vous ne voyez pas qui peut être ce visiteur mystérieux?
    — Ma foi! non. Qui pensez-vous que ce soit? et qu'est-ce que
 cet individu peut avoir de commun avec ce qui nous occupe?
    — Nous verrons cela dans un instant. Continuons, je vousprie.
 Lors de vos visites à M'm Gherrault, ou dans ce dernier séjour chez
 votre sœur, vous n'avez rien remarqué qui puisse vous faire sup-
 poser que vous étiez épié? Vous n'avez pas entendu dire qu'on eût
 essayé de faire parler quelqu'un sur votre compte ?
    — Je n'ai rien remarqué. Je n'ai rien entendu dire.
    — Gela ne détruit pas mes soupçons, mais me prouve simple-
 ment que les précautions ont été bien prises. Sachez donc que si je
 suis revenue inopinément de la Touraine, c'est que Séverine m'a
   OCTOBRE 1881 — T. I I .                              17