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BENOIT P O N C E T , 199 Beaux-Arts de Lyon et de Paris, très artiste, dessinateur vérita- blement exceptionnel et qui, pour lors, habitait Paris, où il s'occu- pait de dessins pour des ouvrages d'art. C'était le meilleur des hommes. Il est mort en 1867, laissant deux filles qui peignent non •sans talent1. Poncet prit aussi dans son cabinet LaMatinière qui arrivait de l'atelier de Labrouste. Le personnel de ses bureaux, même ainsi élargi, ne pouvant suf- fire, Poncet s'adressa à ce qu'on appellerait aujourd'hui un « syn- dicat » de jeunes architectes, composé de Bailly, Journoud, présen - tement architecte du diocèse de Belley, Pierre Martin, l'auteur des Recherches sur Varchitecture de la Renaissance à Lyon, mort en 1871, et Clair Tisseur Par un accord conclu le 2 février 1855, Poncet leur confia l'é- tude architecturale de dix-huit masses comprises chacune entre deux rues transversales, moyennant le prix peu magnifique de mille francs pour chacune. Mais il faut remarquer que les masses se faisant vis-à -vis devaient comporter des façades analogues. Puis les jeunes architectes virent surtout l'occasion d'une œuvre im- portante et, heureux d'accepter, se partagèrent bien vite les masses, parla voie du tirage au sort. Plus tard Poncet chargea Charvet de l'étude de la masse en face du Palais du commerce, celle où se trouvait naguère le café Ma- derni. C'est presque la seule façade qui ne soit pas de style néo- grec. Elle n'en est pas moins très bonne. Comme il était naturel, Poncet s'était réservé la direction et la i Giniez est l'auteur de la chapelle des Jésuites de la rue Sainte-Hélène. Dans son étude, d'ailleurs fort érudite, sur les Bibliothèques de Lyon, M. Niepce (Revue du Lyonnais, 3 e série, t. XX, p. 182)dit : « Ils (les R. P . Jésuites) y édifièrent aussi une splendide église sur les dessins de M. Pailloux, architecte». Je ne sais qui a pu fournir à M. Niepce d'aussi singuliers renseignements. Le père Pailloux étaitun Jésuite, spé- cialement chargé de s'entendre avec Giniez pour l'exécution. Il est probable que sa modestie serait étrangement froissée de se voir attribuer l'œuvre de l'architecte. II suffît d'ailleurs de jeter un coup d'oeil sur le monument pour voir qu'il n'est pas de ceux qui sortent de la main des architectes : amateurs. Ces erreurs d'attribution ne sont d'ailleurs pas rares. Dans un Guide à Lyon, l'on attribue à Clair Tisseur le piédestal de la statue du maréchal Suchet, qui est de M. Desjardins.