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             A N T I Q U I T E S DU C O L L È G E DE LA T R I N 4 T É                145

déchiffrer ou à décider. Leur complaisance a été sans bornes;
 c'est un hommage qu'on se fait un devoir de leur rendre icy, ce qui
ne-peut que donner quelque relief à ce catalogue. Tous les deux
 possesseurs des deux plus beaux cabinets de Paris, après celuy du
 roy, le premier s'est attaché pendant plus de soixante ans, à
 recueillir les médailles grecques, égyptiennes, puniques, gothi-
ques, etc, parle moyen desquelles il travaille à éclairer l'histoire
 et géographie anciennes, dans les savants ouvrages qu'il vient de
donner à la république des lettres, en six volumes in-quarto.
    « Le second a fixé ses recherches principalement sur les médail-
les latines dont il a fait une collection immense, avec un choix
délicat et à grands frais, laquelle augmentera du double,celles de
Vaillant et d'Occo1, s'il veut bien un jour, se prêter aux désirs des
curieux, en développant, plus au long, les sçavantes notes dont il
a enrichi l'ouvrage récent de dom Mangeart2, bénédictin, sur les
médailles, et en communiquant au public les connaissances qu'il a
acquises dans cette science pendant plus.de quarante ans.
    « L'estimation du cabinet embarrassait beaucoup ; quelle esti-
mation, en effet, donner à des choses qui dépendent plutôt de
l'imagination que de la réalité, de la rareté que du mérite intrinsè-
que, et autant de la fantaisie de l'acheteur que d'un moment criti-
que du vendeur? un heureux hasard, pendant le temps qu'on
travaillait au catalogue, a conduit icy, par deux fois, M. d'Ennery.
L'on a profité d'une occasion si favorable ; il a voulu se prester à

réunit les richesses de son cabinet, où l'on comptait au moins 22,000 médailles, dont
20,000 antiques de tous pays; mais il ne publia rien de son vivant et n'a laissé aucun
mémoire après sa mort. Son riche médaillier fut disperse après son décès dans une
vente publique en avril, 1776.
   D'Ennery, pendant ses deux passages à Lyon, éclaira beaucoup le P. Janin de ses
conseils.
   i Occo Adolphe, célèbre numismate né en 1524, à Augsbourg (Bavière), s'occupa
beaucoup de l'étude de l'antiquité et des médailles; il mourut le 28 octobre 1606,
laissant de nombreux ouvrages, dont le plus remarquable est intitulé : Numis-
mata imperatorum rornanorum a Pompeio Magno ad                     Seraeliurn.
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     Mangeart (Dom Thomas), savant antiquaire, né à Metz, le 17 septembre 1695, fut
appelé en 1747 à Vienne, par le prince Charles de Lorraine, pour lui former une col-
lection de médailles ; sur ses vieux jours, il se retira dans l'abbaye Saint-Léopold, de
Nancy, où il mourut en 1762. Il laissa un grand ouvrage sous le titre          ^Introduc-
tion, à la science des 'médailles, pour servir à la connaissance des choix, de la
religion des sciences et arts, et de tout ce qui appartient à Vhistoirs         ancienne,
avec 35 planches.
    AOÛT 1881 — T. H.                                                         10