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contempler lui-même, vivant, pour constater que, parmi les fonctions
qui s'opèrent en lui, une des plus importantes est de penser.
      « ...Dépouillez l'homme de ce principe particulier qui lui survit, il
n'est plus qu'un simple végétal ou un animal, il n'est plus qu'une combi-
naison de tissus et d'organes, animés par le principe vital... Oui, sans
doute, il y a sous l'enveloppe cutanée de l'homme autre chose que des
chairs, des graisses, des vaisseaux et des nerfs. Il y a quelque chose qui
le fait différer des mêmes tissus, des mêmes organes que recouvrent les
téguments du cheval, de l'âne ou du cochon... ».
      En définitive, il précise ainsi sa pensée :
      « ...Il ne nous appartient pas de pénétrer dans les routes ténébreuses
de la psychologie. Nous n'avons abordé cette question épineuse que pour
tracer les limites dans lesquelles nous devons nous renfermer. Pour nous,
l'âme est distincte du principe vital S ainsi que plusieurs philosophes
de l'antiquité l'avaient reconnu, bien avant Saint Paul, Saint Augustin
et Galien2, en admettant gw^a, ^V^YI, VOUS le corps, l'âme végétative et
l'intelligence divine. Elle est toute entière du domaine de la métaphy-
sique, par conséquent en dehors de nos recherches : aussi nous n'y re-
viendrons pas.
      « Physiologiste, nous nous renfermerons dans les attributions delà
physiologie. Ainsi nous ne nous occuperons que des fonctions des or-
ganes et de leur enchaînement. Nous ne perdrons jamais de vue que le
médecin doit s'arrêter où commence le métaphysicien : ubi desinit médiats,
ibi incipit metaphysicus, avons-nous dit en étendant l'ancien adage qui
veut que le physicien s'arrête où le metaphycisien commence : ubi desinit
physicus, ibi incipit metaphysicus. »
      Enfin Brachet conclut par ces lignes qui mériteraient d'être reprodui-
tes dans tous les traités de physiologie et tous les traités de psychologie :
      « La physiologie et la psychologie ne sont point faites pour se com-

     i. Faut-il répéter encore une fois que la psychologie contemporaine ne retient pas cette conclusion
du vitalisme pur, et que les physiologistes les plus récents reprennent à leur compte les conclusions de la
philosophie aristotélicienne. Voir les travaux de Driesch.
     2. Comment ne pas s'étonner d'entendre Brachet faire cette énumération : elle témoigne d'une cul-
ture philosophique plutôt maigre. On pourra utilement consulter à ce sujet l'étude publiée à Lyon par
l'abbé Thibaudier (Girard et Josserand, 1862), du Principe vital.