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physiques modernes. Van Helmont posait les bases du vitalisme avec
son archée et ses attributs... ».
Physiologiste, expérimentateur, Brachet entendait bien ne pas oublier
l'observation des organes :
« ...Dans cette étude, nous ne séparerons point les tissus malades de
là vie, parce qu'ils sont toujours réunis. Nous ne perdrons point de vue
l'unité, le consensus, qui relie les organes à un tout harmonique, ni la
synergie qui préside à leurs actes. Nous ne serons ni organicien, ni vita-
liste exclusif, nous serons organo-vitaliste... ».
Mais il ne permettait pas aux sciences sur lesquelles s'appuie la phy-
siologie de donner plus qu'elles ne peuvent. Il leur rappelait leurs limites :
« Ce travail d'organisation ne peut pas s'opérer sans le secours de la
vie, de l'incitation vitale. La chimie emploierait vainement ses réactifs,
la physique ses puissances ; jamais elles ne pourraient produire une con-
version pareille, je pourrais dire une transsubstantiation...
« ...Le microscope a fait voir les phases delà circulation capillaire, et de
l'extravasation, mais il a laissé beaucoup d'incertitude, beaucoup de doutes
sur les conséquences de cette extravasation ; il a laissé ignorer ce que tout
cela devenait ; il n'a pas su saisir ni comprendre cette organisation nou-
velle, parce qu'il n'a vu que des globules, des vaisseaux et des fibres. Il n'a
pas vu la vie et ses agents, parce que le microscope le meilleur ne les voit
pas... ».
Toutes ces idées sur la méthode de la physiologie et de la médecine
et sur la nature de la vie, Brachet devait les exposer avec encore plus d'am-
pleur dans sa Physiologie élémentaire de l'Homme. Les passages qui vont
suivre ont été recueillis dans sa seconde édition en deux volumes, chez
Savy, Ã Lyon, en 1855.
Un Avant-Propos explique ce que la physiologie doit aux autres
sciences, anatomie, chimie, micrographie, histoire naturelle, pathologie,
métaphysique même :
« Nous aurons recours à ces sciences toutes les fois qu'elles nous
offriront des moyens de faire triompher la vérité, et jamais pour faire une
excursion dans le domaine de ces sciences.
« La physiologie ne doit rien négliger, elle doit puiser à toutes les