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— 49° — « Bien plus, cette harmonie inimitable, cette conspiration de toutes les fonctions à la conservation de l'individu et à la reproduction de l'es- pèce, fait penser qu'une émancipation de cette intelligence ou que cette intelligence elle-même est venue animer notre organisme. Cette suppo- sition n'est point une de ces hypothèses futiles et mensongères qu'une autre hypothèse peut renverser, puisqu'on ne peut expliquer autrement pourquoi l'homme vivant diffère de l'homme mort... « ...S'il n'y avait que la matière dans l'un et dans l'autre, pourquoi le sujet mort n'agirait-il plus ? Celui qui est vivant a donc en lui un prin- cipe insaisissable. C'est la vie, direz-vous. Mais qu'est-ce que la vie ? Quel est donc ce mot magique que vous n'auriez créé que pour voiler votre ignorance ? Essayez-donc, matérialistes habiles, de faire encore de la vie dans ce cadavre inanimé. Eh quoi ! tout votre art est impuissant : vous ne pouvez rien contre la mort. Or, cette vie, de quoi dépend-elle ? De l'exercice des fonctions ? et ces fonctions ? qu'est-ce qui les fait exé- cuter? quel est l'agent incitateur commun qui anime tous les organes et leur donne le mouvement ? C'est là le point difficile. C'est là que les théo- ries viennent s'entrecroiser pour expliquer ce phénomène important. Il n'entre point dans mon plan de chercher à pénétrer l'essence et la nature de ce principe. . « J'ai voulu démontrer que l'étude de l'homme ne conduisait point au matérialisme, et je ne pense pas qu'il puisse rester de doute à per- sonne. « Qu'on l'appelle âme, archée, esprit ou principe vital, flamme de vie, irritabilité, chimie vivante, tonicité, le principe est le même. Il est consacré par le fait. C'est quelque chose de plus que la matière qu'il vient animer et dont il est impossible d'avoir la raison autrement. Tous les physiologistes observateurs sont forcés de le reconnaître ». Rien d'étonnant dès lors à ce que, dans un travail ultérieur, Etudes physiologiques sur la Théorie de l'Inflammation, Lyon, Dumoulin, 1851, Brachet ait rendu un hommage non déguisé au vitalisme : « A côté de ces idées physiques et chimiques s'élevait une doctrine qui devait jeter des racines profondes et s'étendre inébranlable, malgré de nombreuses attaques, malgré la prétention des principes chimico-