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      « Bien plus, cette harmonie inimitable, cette conspiration de toutes
les fonctions à la conservation de l'individu et à la reproduction de l'es-
pèce, fait penser qu'une émancipation de cette intelligence ou que cette
intelligence elle-même est venue animer notre organisme. Cette suppo-
sition n'est point une de ces hypothèses futiles et mensongères qu'une
autre hypothèse peut renverser, puisqu'on ne peut expliquer autrement
pourquoi l'homme vivant diffère de l'homme mort...
      « ...S'il n'y avait que la matière dans l'un et dans l'autre, pourquoi le
sujet mort n'agirait-il plus ? Celui qui est vivant a donc en lui un prin-
cipe insaisissable. C'est la vie, direz-vous. Mais qu'est-ce que la vie ?
Quel est donc ce mot magique que vous n'auriez créé que pour voiler
votre ignorance ? Essayez-donc, matérialistes habiles, de faire encore de
la vie dans ce cadavre inanimé. Eh quoi ! tout votre art est impuissant :
vous ne pouvez rien contre la mort. Or, cette vie, de quoi dépend-elle ?
De l'exercice des fonctions ? et ces fonctions ? qu'est-ce qui les fait exé-
cuter? quel est l'agent incitateur commun qui anime tous les organes et
leur donne le mouvement ? C'est là le point difficile. C'est là que les théo-
ries viennent s'entrecroiser pour expliquer ce phénomène important. Il
n'entre point dans mon plan de chercher à pénétrer l'essence et la nature
de ce principe.
    . « J'ai voulu démontrer que l'étude de l'homme ne conduisait point
au matérialisme, et je ne pense pas qu'il puisse rester de doute à per-
sonne.
      « Qu'on l'appelle âme, archée, esprit ou principe vital, flamme de
vie, irritabilité, chimie vivante, tonicité, le principe est le même. Il est
consacré par le fait. C'est quelque chose de plus que la matière qu'il vient
animer et dont il est impossible d'avoir la raison autrement. Tous les
physiologistes observateurs sont forcés de le reconnaître ».
      Rien d'étonnant dès lors à ce que, dans un travail ultérieur, Etudes
physiologiques sur la Théorie de l'Inflammation, Lyon, Dumoulin, 1851,
Brachet ait rendu un hommage non déguisé au vitalisme :
      « A côté de ces idées physiques et chimiques s'élevait une doctrine
qui devait jeter des racines profondes et s'étendre inébranlable, malgré
de nombreuses attaques, malgré la prétention des principes chimico-