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— 48g — en se pénétrant des idées et des doctrines des grands médecins, on s'exerce à marcher sur leurs traces ». Suivons donc son conseil et relisons attentivement les œuvres de Brachet; Retenons ici qu'en 1834 il prononce à la séance publique de l'Aca- démie royale des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Lyon, un discours, Réfutation de l'Opinion qui accuse les Médecins d'Athéisme et de Matéria- lisme », Lyon, Gentot1. Il expose d'abord la longue suite de médecins illustres, qui ont été spirituali.stes : « ...La génération présente serait-elle donc entachée de matérialisme, lorsque tous les médecins et les physiologistes reconnaissent à l'envi l'exis- tence d'un principe vital ? Telle était la doctrine de Barthez, de Grimaud, de Vicq d'Azyr, de Dumas, de Chaussier, de Béclard, de Bichat. Telle était aussi la pensée de Corvisart, de Halle, de Bayle et de Laennec ; telle est encore celle de tous les médecins et physiologistes vivants. Il était même bien éloigné des idées d'athéisme et de matérialisme qu'on lui a supposées, le célèbre auteur des Rapports du physique et du moral. Si, dans cet ou- vrage remarquable, quoique souvent bien superficiel, Cabanis ne s'est attaché qu'aux effets patents de l'organisme, sans remonter aux causes premières, c'est parce qu'il écrivait à une époque qui exigeait cette réti- cence, et non parce qu'il les méconnaissait ». Puis Brachet confesse qu'il y a eu trois médecins nettement athées, Ar- naud de Villeneuve, Servet, de la Mettrie. Contrairement à leur opinion, il montre que l'anatomie et à plus forte raison la physiologie révèlent en nous une organisation dont il nous faut reporter l'origine à un autre que nous : « Cette mécanique vivante, dans laquelle tant de rouages si compli- qués produisent des phénomènes si étonnants, ne nous inspireraient pas l'idée d'un créateur ? Leur ordre aussi admirable n'est pas l'effet du ha- sard, nous y reconnaissons le doigt d'une intelligence supérieure ». Et il précise, en ce qui concerne la nature de ce qui nous anime : 1. En 1873, le sujet devait être repris par Desgranges, du Matérialisme contemporain, Lyon, Ving- trinier.