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— 481 — En faisant siennes ces paroles de Cabanis, de LaPrade se classait sans conteste parmi les médecins lyonnais qui refusent de ne voir que de la physique et de la chimie dans l'homme vivant, sain ou malade. On retrouve un historique du stahlianisme dans le Discours sur l'Etat actuel de la Médecine, prononcé, le 12 novembre 1828, à l'ouverture so- lennelle de l'Ecole de Médecine, établie près les Hôpitaux civils de Lyon, par L. Janson, docteur en médecine, ex-chirurgien chef de l'Hôtel-Dieu, professeur de pathologie chirurgicale, Lyon, Louis Perrin, 1828. Janson y traite Stahl de « grand homme », mais il ne se prononce pas autrement sur la question du vitalisme. Il n'est pas sans intérêt de signaler ici le Discours sur les Etudes du Méde- cin et sur les Qualités nécessaires à l'Exercice de la Profession, prononcé à l'ouverture des cours de l'Ecole de Médecine de Lyon, le 10 décembre 1824, par le docteur Richard, de Nancy, chirurgien en chef de la Charité, professeur d'accouchement et de physiologie, Lyon, Durand et Perrin, 1825. L'auteur est tellement convaincu que la vie est un caractère irréduc- tible à l'analyse, et que chez l'homme la vie prend des traits particuliers, en raison des fonctions psychiques, qu'il écrit : « ...La médecine va plus loin encore : ainsi, tandis que l'étude des corps extérieurs fournit à l'homme les moyens de détourner les maux qui l'assiègent, par l'étude de son être, il enchaîne encore la médecine aux sciences morales et politiques... ». « ...Ainsi, après avoir jeté ses racines sur le vaste champ des sciences physiques et naturelles, la médecine nous appelle encore à réfléchir sur l'histoire des sensations, des idées, des passions, et des autres phéno- mènes moraux de l'existence ; tout dans la nature, tout dans l'intelligence, devient un objet de méditation pour le médecin, et, en envisageant la lon- gueur de la carrière qu'il doit parcourir, il comprend toute la vérité de cette sentence du père de la médecine : l'art est long et la vie est courte ». On le voit, Richard s'élève encore plus haut que la question de la nature de la vie et il fait un table au magistral de l'extension de la médecine. Rev. Lyon., IV, iv 7