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— 482 — Les mêmes idées viennent à l'esprit à la lecture du discours prononcé le 30 décembre 1837, par A. Bonnet, lors de son installation en qualité de chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, De la Méthode à suivre pour arriver à la Connaissance et au Perfectionnement de la Chirurgie, Lyon, Savy, 1838. A chaque page l'auteur traduit son souci d'une science vraiment humaine, épurée de tout mécanisme matérialistex ; mais à aucun moment il n'aborde la question stricte du vitalisme : elle est pour lui, d'avance, tranchée dans le sens barthézien. H C'est, au contraire, une étude toute spéciale sur la vie que présente, en 1841, un médecin lyonnais, Gabillot. Le titre en est, exactement, Etude nouvelle des Phénomènes généraux de la Vie, ou Recherches sur la Vitalité, l'Organisation, les Races humaines et animales, les Forces ou Puissances naturelles et morbifiques qui accompagnent les Manifestations de la Vie, pour servir à l'Histoire du Règne animal et de Prolégomènes aux Lois physio- logiques qui le gouvernent, par M. Gabillot, docteur en médecine de la Faculté de Paris, ex-chirurgien militaire sous l'Empire, ancien membre et médecin du bureau de bienfaisance du 3e arrondissement de Lyon, membre de la Société de Médecine de la même ville, correspondant de la Société médico-pratique de Paris, de la Société royale de Médecine de Bordeaux, des Sciences et Arts de Mâcon, etc., Paris, Fortin et Masson, Lyon, Giberton et Brun, 1841. En quatre cent quatre vingt huit pages ( !) l'auteur expose une théo- rie nouvelle sur la fixité des molécules organiques, qui ne seraient pas renouvelées par la nutrition, mais garderaient leur caractère initial et mystérieux de vivification. Il critique le matérialisme. Il affirme que « tous les spiritualistes, c'est-à -dire la majorité des hommes, reconnaissent dans le corps des êtres organisés un principe, une action tout à fait indépendante de l'âme 2 , 1. Bonnet, d'ailleurs, devait faire profession de spiritualisme dans un discours prononcé à l'Académie de Lyon, le 23 janvier 1855, Influence des Lettres et des Sciences sur l'Education, Lyon, Savy, 1855. a. C'est là une des idées du vitalisme pur, barthézien, que la physiologie et la philosophie modernes n'ont pas retenue, nous l'avons dit au début de cet article.