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— 410 — mettre entre les mains du courrier du chapitre ou de son lieutenant à leur première réquisition ». Il y aurait lieu de faire des recherches pour connaître les relations que l'abbaye de Saint-Chef a eues, au xm e siècle, avec Lyon et plus par- ticulièrement avec les chanoines de Saint-Jean et les abbés d'Ainay. Nous ne savons, en effet, en vertu de quel privilège l'Abbé de Saint-Chef confère au Dauphin Humbert I le titre de chantre de l'église primatiale de Lyon. Il existe aussi une bulle d'Innocent IV à ce sujet, dans laquelle le Dauphin Humbert I est confirmé dans ce titre de chantre, malgré l'oppo- sition du Chapitre métropolitain 1. D'autre part, nous voyons l'Abbé de Saint-Chef (Saint-Chaffre) chargé par Innoncent IV de l'exécution de la bulle Ex pane qui permettait à l'abbé d'Ainay de dispenser ses religieux sur les points qui ne touchent pas à l'essence de la règle et de les dispenser des censures 2. Les documents sont fort rares pour les dernières années du xm e siè- cle. Nous n'avons trouvé qu'une donation du 8 mai 1295 à Philippe, grand prieur de Saint-Chef, par Pétronille, épouse d'Etienne Meclet, d'une émine de froment pour le repos de l'âme de son mari 3 . M. de Rivoire de la Bâtie cite aussi dans son Armoriai du Dauphinéi un albergement des poids et de l'aide passé en 1289 entre les moines de l'Abbaye et noble André de Chivallet, lequel testa, en 1293, en faveur de ses deux fils, Jacques et Etienne de Chivallet 5 . 1. Cf. Valbonnais, loc. cit., 1.1, p. 196. Cette charte de nomination de chantre est du 5 mars 1253. Consulter aussi J. Beyssac, les Chanoines de l'Eglise de Lyon, Lyon, P. Grange et C l e , 1914, p . 56. 2. De Charpin-Feugerolles et Guigue, Grand Cartulaire d'Ainay, Lyon, Pitrat aîné, 1885,1.1, p. 27» 28 et 30. La bulle d'Innocent IV chargeant l'abbé de Saint Theudère de l'exécution de la bulle Ex parte est du 21 novembre 1253, et la bulle elle-même est du 18 décembre. V. aussi abbé J.-B. Martin, Conciles et Bullaires du Diocèse de Lyon, Lyon, Em. Vitte, 1905, p . 147 et 149. 3. Arch. de l'Isère, Fonds des titres de Saint-Chef et Bibl. de Grenoble, Fonds Pilot, R. 7906-664, p . 353. L'émine est une mesure de froment qui vaut deux bichets. 4. Lyon, L . Perrin, 1867, P- 151* 5. Cette famille de Chivallet semble être originaire de Saint-Chef. Nou? la retrouverons plusieurs fois au cours de cette histoire. Elle portait « de gueules au cheval échappé (alias gai) d'argent » avec comme devise : Liberté aiguillonne. Les armes des Chevallet sont sur un vitrail du transept de droite de l'église de Saint- Chef. Les Chivallet ont habité le château de Chamont. Les documents les concernant proviennent des Ar- chives du comte de Cordon, dépouillées par Vital de Valons. De cette famille est le poète dauphinois An- toine Chivalet, auteur d'un mystère, d'environ 20.000 vers, en quatre journées et intitulé la Vie de Saint Christofle. Il fut imprimé à Grenoble en 1530.