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      C'est aussi vers cette époque que fut fondée la maladrerie de Saint-
Chef 1 , qui appartenait aux ordres de Saint-Lazare et de Notre-Dame du
Mont-Carmel. Il y en avait plusieurs autres dans la région, à Crémieu, à
Bourgoin, à Voiron et à Rives 2.
      Au début du XIVe siècle, exactement en 1309, fut achevée la construc-
tion du château de Montcarra qui devait jouer au siècle suivant un rôle im-
portant dans l'histoire de Saint-Chef. C'est Artaud Cara qui le fit bâtir, et,
à ce moment-là, Martin était grand prieur de Saint- Chef \
      En 1316, le dauphin Jean II donna à Bourgoin une charte *, le jour de
la Saint-Jean, par laquelle les habitants de Saint-Chef, en échange de cer-
tains privilèges et immunités, se soumettaient à payer chaque année aux
Dauphins deux sols viennois par feu et s'engageaient à lui fournir cent
hommes à pied « n'entendant point par là déroger au droit et à la juridic-
tion de l'abbé et du monastère de Saint-Theudère et de l'archevêque de
Vienne, ni violer en rien la fidélité due aux dits abbé, monastère et arche-
vêque » \
      On voit que la petite ville de Saint-Chef était considérée en quelque
sorte comme une place indépendante et que, dans les conflits entre Dau-
phiné et Savoie, c'était à qui s'attirerait les bonnes grâces et le concours mi-
litaire de cette place. Du reste, Nicolas Chorier, qui a eu entre les mains
beaucoup de documents irrémédiablement perdus pour nous, n'a pas man-
qué d'écrire, au sujet d'un accord entre l'évêque de Grenoble, Guillaume de
Sassenage et le Dauphin Humbert I, auxquels les habitants de Saint-Chef
participent : « Ce qui est certes digne de remarque, l'égard de la petite
ville de Saint-Chef assez considérable en ce temps-là à ses deux princes,

      1. Cette maladrerie se trouvait sur la route de Demptézieux ; Fonds Pilot.
     2. Guy Allard, loc. cit., t. III, p. 81.
     3. Fonds Pilot, R. 7906-664.
     4. Cette charte a été publiée dans le Bulletin de l'Académie Delphinale de 1885, p. 281-346, par M. De-
lachenal.
     Cf. aussi L. Fochier, Recherches historiques, loc. cit., p. 42.
     5. Nous ne savons quel était à cette époque le nombre de feux de Saint-Chef, nous n'avons ce renseigne-
ment que vers 1660 par Guy Allard. C'était alors une commune de cinq feux un quart et dixième ; son man-
dement était composé de onze paroisses : le bourg de Saint-Chef proprement dit, Montcarra, Laval, Vignieu,
Vasselin, Arcisse, Trieux, Salagnon, Crussillieu, Chamont et Vercin. Le feu était une certaine somme que
l'on imposait pour un nombre donné de maisons et de familles.