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qui explique l'assertion de Chorier : « Elle est un illustre monument de
son zèle et de sa magnificence. Aussi on voit sa statue au-dessus du por-
tail avec celle de ce S. Anachorette (Saint Theudère). Cette reconnois-
sance luy étoit deiie».
      Guy Allard 1 attribue à Warmond, le successeur de Saint Léger, la
restauration de Saint-Chef, mais c'est une erreur, car il donne la date de
1056, qui appartient à l'épiscopat de Saint Léger. Du reste, Guy Allard,
qui est souvent cité comme référence est fort sujet à caution, nous n'en
voulons donner pour exemple que cette affirmation sur l'origine du nom
de Saint-Chef : « Le nom de Saint-Chef est corrompu de celui de Saint-
Cher, que lui a donné un cardinal qui le portait (Hugues de Saint Cher) ».
      L'étrangeté de la confusion valait la peine d'être signalée, car si l'on
ne sait exactement à quelle époque le Monastère de la Bienheureuse Vierge
Marie et de Saint Theudère, abbé, a été désigné sous le nom de Saint-Chier,
 Saint-Cher ou Saint-Chef, il est certain qu'Hugues de Saint-Cher, qui vi-
vait au xm e , siècle portait simplement le nom de son village. Et comme
l'a dit M. A. de Terrebasse % « il est évident que cette dénomination n'a
d'autre origine que la forme du buste ou reliquaire, dans lequel les reli-
ques du Saint-fondateur étaient exposées à la vénération des fidèles ». Du
reste, après quelques siècles, Saint Theudère est si bien identifié avec Saint
Chef que l'un est employé pour l'autre 3 . Adrien Baillet4 n'appelle pas
Saint-Theudère autrement que Saint-Chef.
      Il y a cependant le passage du voyage des bénédictins de la congréga-
tion de Saint-Maur, relatif aux reliques du monastère, qui vient troubler la
question : « Saint Theudère premier abbé de ce monastère, et Saint Théo-
balde, archevêque de Vienne ont été enterrez en ce lieu, mais aujourd'hui
on n'a aucune de leurs reliques, soit qu'elles soient demeurées en terre,

      1. In Dictionnaire historique, chronologique, géographique, généalogique, héraldique, juridique, politique
et botanographique du Dauphiné, écrit vers 1660-1700, et publié dans Bibliothèque historique et littéraire du
Dauphiné, par Cariel, Grenoble, E. Allier, 1864 ; t. III, p. 537.
      2. Inscriptions antiques et du Moyen Age de Vienne en Dauphiné, par A. Allmer et A. de Terrebasse ;
2e partie, Inscriptions du Moyen Age ant. au xvne siècle, t. II; Paris, E. Chorin, et Vienne, veuve Girard,
1875, p. 76 et suiv.
      3. Dans Quétif et Echard, Scriptores ordinis Praedicatorum, Paris, 1719 ; 3 vol. in-f°. T. I, p. 194, on
lit : Theuderuis vel Theudarius, gallice S. Chef vel S, Theuder.
      4. Les vies des saints avec l'histoire des fêtes mobiles, Paris, 1701 ; 17 vol. in-8°.