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— 363 — Nationale, remporta le prix; Vasselier avait dit de la dissertation portant le n° 15 — celle du futur empereur—que c'était « un rêve très prolongé ». Plus tard, Napoléon ne voulut pas, on le sait, que cette œuvre de jeu- nesse, témoignant d'idées républicaines, sinon révolutionnaires, restât dans les portefeuilles de l'Académie lyonnaise. Un jour, un courrier de S. M. vint, de Paris, reprendre le manuscrit que son auteur jeta au feu où il fut consumé avant que Talleyrand, présent à la scène, eût pu l'en retirer. Vasselier avait 50 ans passés lorsqu'il se maria, vers 1787. Il était alors en relation, et depuis longtemps sans doute, avec une famille Pelle- grin, originaire d'Italie, qui comptait à Lyon de nombreux représentants occupant, pour la plupart, dans le commerce, d'assez belles situations. Claude Pellegrin, né vers 1703, successivement maître cordonnier, marchand fromager, marchand et « garde pour le roi », avait eu de sa femme, Eléonore Vervielle, au moins huit enfants, tous nés place des Carmes, dont Jean, devenu marchand toilier, Louis, négociant, et une fille, Jeanne-Marie. Cette dernière, baptisée en 1742, avait épousé, à 13 ans, Gabriel Bonichon, originaire de Bourgoin, qui avait le double de son âge et était procureur-ès-cours de Lyon, place du Gouvernement. En 1779 Vasselier était intime avec les Pellegrin ; le 11 novembre de la dite année, il signait, comme témoin, à l'acte de baptême d'un jeune Jean-Antoine Pellegrin, qui avait pour marraine sa tante Jeanne-Marie, alors femme du procureur Bonichon. Ce dernier étant mort le 6 mars 1786, Vasselier épousa sa veuve, alors âgée de 44 ans. Leur mariage, dont on ne trouve pas trace sur les registres des paroisses de la ville, fut sans doute célébré hors de Lyon. C'est donc de sa future femme « Mme Bfonichon] » que Vasselier souhaite la fête dans ses Couplets à Mme B..., en lui envoyant, pour bouquet, du café Moka, la veille de la Saint-Jean, 1113; c'est elle qu'il remercie de l'envoi d'un panier de vin de Chypre et qu'il appelle « ma commère ». Et c'est sans doute à l'un de ses frères que s'adressent les Vers à mon ami P[ellegrin] en lui envoyant une montre pour sa femme, le lendemain de ses noces. A une autre Mme P. — peut-être une autre belle-sœur de la précé- dente — le bon Vasselier offrit aussi une montre avec ces vers :