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recevoir l'altesse prussienne. Le conte de Vasselier avait été fort goûté
et, bien que le sujet en fut plus que léger, n'avait, à ce qu'il semble, scan-
dalisé personne1.
     Vasselier, qui avait sans cesse l'occasion d'être utile à ses collègues
en leur faisant remettre les plis ou paquets arrivés par la poste à leur
adresse, remplit les fonctions de directeur de l'Académie pendant le pre-
mier trimestre de 1789, fit, en cette qualité, le compte rendu des travaux
de la Compagnie et prononça en séance publique, le 28 avril 1789, un
discours sur YEtude de l'histoire que les circonstances rendent plus impor-
tante.
     L'Académie, consultée par le Peintre de la Ville, fournissait chaque
année à ce dernier le sujet du feu d'artifice tiré par le Consulat le jour
de la Saint-Jean et les devises que comportait la décoration de la machine.
C'est Vasselier qui indiqua, en 1786, le motif à représenter — une ruche
avec des abeilles et l'inscription : « Le travail est pour nous la source du
bonheur ». En 1790, Cogell peignit, pour le feu traditionnel, Le Génie de
la Constitution mettant une écharpe à Minerve ; deux vers de Vasselier com-
mentaient la scène représentée :
                    Et l'écharpe devint le signe du mérite
                    Bien mieux que des Romains les terribles faisceaux.
     En somme, Vasselier fut pendant seize ans, avec Bollioud, Bordes,
le chevalier de Bory, le comte de Laurencin, et,parfois, l'abbé de Castillon,
chanoine de Saint-Just, un des poètes attitrés des séances publiques et
privées de l'Académie2.
     Il faut indiquer encore, pour en finir avec sa carrière académique,
mieux connue que sa carrière administrative, que Vasselier fut, en 1793,
un des examinateurs du concours auquel prit part, de Valence, le lieute-
nant Napoléon Bonaparte. Le sujet choisi était celui-ci : « Quelles vérités
et quels sentiments importe-t-il le plus d'inculquer aux hommes pour leur
bonheur ? ». Sur treize concurrents, M. Daunou, député à l'Assemblée
    1. Voir, plus haut, note a.
   2. Ces poètes ont été étudiés par M. Justin Godart dans la spirituelle causerie qu'il donna, aux
Heures, le 27 octobre 1923 (Badinages et galanteries de l'Académie de Lyon au XVIIIe siècle).