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circulation de ses ouvrages ». En tous cas, dès 1772, Voltaire écrit fré-
quemment à Vasselier, l'appelle « mon cher Correspondant » et 1' « em-
brasse tendrement » avant de signer. Il lui parle familièrement littérature
ou politique et met sans cesse son obligeance à contribution. Le 28 mars
1772, par exemple, Vasselier est chargé d'aller visiter, au Collège de
Lyon, un jeune rhétoricien du nom de Chazin, qui a écrit à Voltaire.
     Vasselier cultivait alors un petit jardin, sans doute dans la proche
banlieue de Lyon, sinon dans la ville même. C'était — a-t-il dit — « au
bout du Parnasse » ; adresse vague, mais c'est le poète et non le postier
qui parle :
                    Cultivant, au bout du Parnasse,
                    Un terrain de bien peu d'espace
                    Que je vais souvent visiter,
                    Je viens de cueillir les prémices
                    De l'Eden qui fait mes délices.

     Et, poursuivant son épître, le rimeur charge Mercure de porter au
philosophe de Ferney « [ses] légumes et [son] respect ». En 1773, 1774,
1776, 1777, Vasselier expédie ainsi à Voltaire — qui parfois l'en remercie
par un huitain — des fruits, des petits pois ou des artichauts de son jar-
din de Lyon. Chaque année, notre jardinier fait, à l'automne, le voyage
de Ferney, où Voltaire « lui offrit cent fois (dit la Biographie Universelle)
de lui donner une retraite assurée dans une maison en toute propriété
indépendante de son château ». Le I er janvier 1774, Vasselier était en
effet à Ferney où il rimait des souhaits de bonne année pour son illustre
voisin.
     Si l'on en croit la préface déjà citée, Voltaire avait été conquis par
le conte, fort leste, de Vasselier, « l'Origine des truffes »x, conte qui lui *
avait inspiré « de l'estime et de la considération pour son auteur », En
tout cas, Voltaire a reproduit dans son Dictionnaire philosophique, au cha-
pitre « De Caton et du suicide », un quatrain, jadis connu, de Vasselier —
de qui il aurait bien pu citer le nom — sur les Deux-Amants de Lyon,
Thérèse et Faldoni :
   1. Il n'est même pas possible d'en exposer honnêtement le sujet.