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      Le trésor de l'abbaye était considérable et consistait en vases sacrés
d'or et d'argent, ornements précieux, reliquaires, chasses. Parmi les reli-
ques, nous pouvons citer : la Sainte Coupe, le bras de Saint Martin, le
chef de Saint Florent, la châsse des Innocents, etc., etc. Ces reliques,
dont certaines d'une authenticité très douteuse, étaient portées solennelle-
ment dans les processions ; quelques-unes échappèrent aux calvinistes.
      Autrefois, aucun pont ne reliait l'île aux rives de la Saône, on ne s'y
rendait qu'en bateau, avec la permission de l'abbé qui pouvait excommu-
nier ses sujets qui traversaient la Saône sans son autorisation. En 1322,
le chamarrier de Notre-Dame est tenu de fournir les bateaux pour le pas-
sage des moines, des pèlerins et des gens venant à l'île. Cet unique moyen
de communication avec la rive permit jadis aux chanoines de jouer un
mauvais tour à Claude Le Laboureur avec lequel ils ne s'entendaient guère.
Un jour que le prieur s'était absenté, ils laissèrent aller toutes les barques
à la dérive, le mettant ainsi dans l'impossibilité de regagner son abbaye.
Ce ne fut qu'en 1734 qu'un sieur Cotton, architecte à Lyon, bâtit un pont
de bois, du côté de Saint-Rambert seulement; ce pont fut emporté par une
crue quelques années plus tard. Le pont actuel fut terminé en 1829.
      Comme nous l'avons dit, la dévotion à Notre-Dame de Grâces ainsi
qu'à Saint Martin et Saint Loup attirait de nombreux pèlerins à l'Ile-
Barbe. On s'y rendait aussi en procession pour Pâques, l'Ascension, la
Pentecôte, la fête de Saint Martin.                    ,
      En mémoire du Concile tenu à Lyon en 127JD et dans lequel avait
été prononcée la réunion des églises grecque et latine, Jean Legris, curé
de Saint-Pierre et de Saint-Saturnin, avait institué deux processions à
l'Ile-Barbe pour la Pentecôte. Au retour, après une distribution de pain
aux pauvres, on dansait gaîment. Le curé de Saint-Saturnin et l'abbesse
de Saint-Pierre ouvraient le bal donné place du Plâtre. Mais, plus tard,
à mesure que se perdait la foi naïve des premiers âges, les processions ne
furent plus que prétexte à amusements, si bien que, vers 1631, l'archevê-
que de Lyon les défendit, trouvant qu'il y avait « plus de débauche que
de dévotion ». Après la sécularisation de l'abbaye, ces fêtes ne gardèrent
aucun caractère religieux, mais l'usage d'aller festoyer et prendre ses
ébats à l'Ile-Barbe n'en demeura pas moins ; il subsiste encore de nos