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raire » patient et non désireux de s'attarder longuement à de la pure exégèse,
capable de saisir la grandeur du rythme des climats et des manifestations
météorologiques avec leurs conséquences économiques et sociales. Hélas!
pour moi, une connaissance très insuffisante des langues anciennes interdit
une étude aussi passionnante, avec sa riche moisson de découvertes. Plus
près de nous, si nous ne pouvons lutter avec les puissants moyens d'investi-
gation scientifique de races plus jeunes et plus riches, pourquoi ne pas les
étonner par les trésors mêmes de notre vieille civilisation ? qui, par ailleurs,
nous apporte tant de lourdes charges : dépouiller le trésor de nos archives,
rejoindre les patientes observations du passé à celles de l'heure présente,
discuter toutes mesures pour pouvoir conclure avec sécurité! — je supplie
les chartistes d'entreprendre des tâches aussi utiles !
      N'ayant, pour ma part, ni les loisirs ni la possibilité de courir après les
notes et papiers de famille, de fureter à travers les manuscrits de bibliothè-
ques et d'archives, de dépouiller les registres paroissiaux si remplis de nota-
tions locales, j'ai voulu montrer du moins, dans ma sphère, l'intérêt de ces
recherches et la fécondité de leurs applications : au cours de plusieurs
années de travail, j'ai pu réunir des documents précis sur les dégâts causés
par la grêle dans le département du Rhône depuis 1818 ; l'étude qui en
résulte est fort étendue et l'on peut en déduire une application possible à
des assurances mutuelles contre la grêle ', question malaisée entre toutes et
dont on n'avait jamais, jusqu'à ce jour, apporté une solution scientifique.
      Le lecteur peu au courant de l'agriculture pourrait volontiers se figurer
que je plaide une cause particulière, et ne veux mettre en avant l'impor-
tance des dégâts agricoles dus à la grêle que pour mieux faire ressortir le
mérite de la solution présentée : cette pensée est loin de moi, en toute sincé-
rité, et je vais montrer la gravité de la question avec quelques déclarations
officielles des mairies.
      Je prends uniquement les données relatives au seul département du
Rhône.
      Pour l'année 1880, les pertes occasionnées par les gelées se montent à
plus de 33 millions !

   1. Jean Mascart, Climatologie du Département du Rhône. Paris, gr. in-8°, 1933.
   Rev. Lyon., IV, ni.                                                              2