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      En 1903, du 15 au 20 avril, 94 communes (tiers du département)
subissaient des gelées tardives, éprouvant pour plus de 13 millions de
dégâts !
      42.000 francs de dégâts dans la commune de Loire pour la gelée du
24 mars 1906 !
      Le 28 juillet 1901, un orage remarquable ravage 77 communes, et
l'ensemble des dégâts résultants atteint 6 millions! Du I er au 2 mai 1907,
4 millions de dégâts pour 40 communes — en moyenne, la grêle cause
annuellement plus de 5 millions de dégâts dans ce département.
      Et n'oublions pas que ces chiffres sont très en dessous de la vérité. En
effet, ils résultent de déclarations officielles en vue de dégrèvements ou
indemnités auxquels une partie seulement des cultivateurs ont droit : c'est
assez dire que nous n'avons pas les dégâts d'une partie importante de la
culture.
      Devant des pertes aussi épouvantables pour les travailleurs de la terre
et les meilleurs artisans de la richesse nationale, faut-il hésiter? reculer
devant l'examen impartial, si long, si méthodique soit-il, de toute améliora-
tion possible ?
      Or, si l'humanité est consciente, quels sont les moyens de lutte contre
des fléaux aussi calamiteux ? L'effort est-il en proportion des dégâts ?
      Si l'on avait seulement demandé une taxe de un sou — cinq centimes
— par habitant pour établir un service météorologique complet, pour entre-
prendre les études systématiques que nous venons de dire, pour rechercher
les remèdes partiels possibles à certains maux, aucun doute ne subsiste : au
 bout de quelques années d'études on eût commencé de récolter les fruits de
 ce travail organisé. Mais aussi, devant une ponction aussi effroyable, les
 cris du contribuable eussent été entendus de la Terre à la Lune : un sou
 par an ! les fonctionnaires dilapident le budget des travailleurs ! ! et plutôt
 que ce petit effort de prévoyance systématique, il préfère gémir sur les
 billets de mille francs que, de temps à autre, les divers météores font éva-
 nouir, faisant argument du malheur qui s'acharne sur lui — car l'homme
 examine volontiers les moindres tares et les petits fétus de paille qui cha-
 touillent l'Å“il... de son voisin.