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Antoine ou à Michel Giraud. Cette presse, très volumineuse, portait, sur
son bâtis, les initiales J. J. D. B. en marqueterie ; un des successeurs des
« demoiselles Giraud » la vendit à un marchand de bric-à-brac de la rue du
Bœuf et celui-ci la céda à un de ses confrères, de qui la boutique était rue
Tissot, à Vaise. C'est là que le collectionneur lyonnais François Morel la
découvrit un jour, démontée, dans un grenier, et l'identifia, grâce aux ini-
tiales dont une de ses pièces était marquée. La presse de Jean-Jacques de
Boissieu est aujourd'hui la propriété de M. Simonin, agent de change à
Lyon, et aqua-fortiste à ses moments perdus.
      C'est vraisemblablement encore Antoine Giraud qui imprima le por-
trait de Palerme de Savy, le premier maire de Lyon, portrait gravé, en 1790,
par l'Italien Etienne Superchy. Cet artiste, qui habitait à Lyon, rue Pareille,
fut condamné à mort par la Commission Révolutionnaire et exécuté le
31 décembre 1793. Les épreuves du premier tirage de ce portrait portent la
mention : « Imprimé par Giraud ». En juillet 1827, le bureau du Dépôt des
Estampes, à la préfecture du Rhône, autorise Giraud et Gayet, imprimeurs
en taille-douce, à publier et à mettre en vente, pour le compte du sieur
Firmin, résidant à Villefranche, « l'estampe ci après », tirée à cent exem-
plaires et dont cinq épreuves ont été déposées, conformément à la loi : « un
dessin représentant Louis-Auguste I er Prince de Dombe ».
      C'est enfin dans l'atelier Giraud que furent tirées, au xixe siècle : les
eaux-fortes ou tailles-douces de l'amateur Jean Baron (1788-1869), fabri-
cant de soieries et juge au Tribunal de Commerce ; les eaux-fortes du
dessinateur de fabrique et écrivain Paul Saint-Olive (1799-1879) ; celles de
Charles Tournier, qui fut, pendant plus de vingt ans, le dessinateur et le
graveur attitré de l'atelier Giraud.
      Alexis Rousset fit imprimer chez la Veuve Giraud les deux premiers
volumes de sa collection de documents lyonnais : Vieux châteaux et vieux
autographes (1875) puis Autographes et dessins (paru en 1877), où maintes
planches portent l'adresse « Impie Vve Giraud Lyon » ou « Lit. V. Giraud,
r. Mercière 68 Lyon ». Dans les volumes qui suivirent, et sous le titre commun
« Vieux cuivres lyonnais », figurent des réimpressions de planches anciennes
provenant soit de l'atelier Giraud, soit d'autres ateliers lyonnais. Certains de
ces cuivres sont signés : Paul Sevin, Daudet fils, Chabanne, Charles Boily.