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L'archéologue François Artaud, longtemps « directeur du Musée de la
ville de Lyon », fut, lui aussi, un des clients et des familiers de l'atelier
Giraud. En 1837, il commande à Michel Giraud des cartes de visite :
« Avignon. Le 20 av. 1837
« Mon cher Monsieur Giraud
« Je viens vous prier de me faire faire un billet de visite à peu près
ainsi, je vous laisse libre pour les caractères, mais je n'en veux point de
Gothiques. Le nom d'ARTAVD, vous le laisserés ainsi, à la Romaine, pour
le reste vous l'arrangerés à votre fantaisie pour que le coup d'œil en soit
agréable. Vous me fair es le plaisir de m'en tirer une centaine, de garder le
cuivre chés vous et de remettre le paquet ficelé et cachette à la portière du
Palais des Arts qui me le fera passer par occasion. Vous aurés soin de mettre
la facture dans le paquet.
« Je souhaite que personne chés vous n'aye été incommodé de cette
vilaine grippe qui a désolé tout le monde. Recevés mes complimens affec-
tueux et croyés moi toujour,
« Votre tout dévoué
« Artaud ».
m
Antoine Giraud, ses deux fils Aimé et Michel ainsi que leur frère
Jacques ont certainement créé de toutes pièces — c'est-à -dire dessiné,
gravé et imprimé — un grand nombre de cartes-adresses ou étiquettes
illustrées sorties de leur maison. Ce fut ou Aimé ou Michel qui, sous la
Restauration, composa une étiquette pour la Valeureuse ou VElixir des
Braves, liqueur fabriquée à Lyon, par Jacquemont frères, vignette naïve, où
sous la légende : « la Garde meurt et ne se rend pas », on voit quatre grena-
diers donner l'assaut à une haute forteresse crénelée devant laquelle les
attendent deux longs rangs d'ennemis.
On peut citer encore, pour le xvm e siècle, la carte-adresse d'André et
Jean-Marie Casati : « Au chocolatier de Milan », place du Grand-Collège,
au coin de la rue Mulet, maison du Grand Tambour. Mais d'autres cartes