Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                                              — i47 —
pierre qui, transformé, est devenu le pont actuel. Il n'est pas dans mon
intention de refaire l'histoire du pont de la Guillotière. Il suffit de savoir
 que sa construction fut commencée vers 1251 et qu'elle fut encouragée par
les plus grands personnages de l'époque. On a attribué pendant longtemps
la pose de la première pierre au pape Innocent IV venu se réfugier à Lyon.
D'autres papes, Jean XXII, Clément VII, lui firent l'honneur de bulles
particulières pour attirer les dons et en hâter l'achèvement. On s'explique
cette sollicitude en songeant que c'était le seul pont sur le Rhône jusqu'à
Avignon (1). De l'autre côté du pont s'établit une bifurcation de routes qu'en
terme technique on appelle une patte d'oie. Les chemins qui convergeaient
sur la terrasse avant de passer le pont et formaient cette patte d'oie étaient
les suivants :
      route de Vienne au sud ;
      chemin d'Heyrieu et de Grenoble ;
      chemin de Saint-Laurent, pour aller au delà des monts, qui passait sur
la colline de Bron ;
      chemin de Crémieu.
      Après leur convergence, une artère unique descendait de l'éperon et
gagnait l'entrée du pont sur le Rhône : c'est Vancêtre de la grande-rue de la
Guillotière actuelle.
      Que le pont ait été la cause de la formation d'une agglomération au croi-
sement des routes qui s'y engageaient, le fait n'a rien que de très naturel si
on réfléchit à l'importance des relations qu'il assurait. C'étaient en effet les
rapports entre Lyon, le Midi d'une part, les pays transalpins d'autre part :
relations commerciales et religieuses, expéditions militaires. Le pont du
Rhône vit dès l'origine défiler voyageurs et marchandises (2).
     Il y avait un intérêt évident pour les hommes à se grouper au point où se
nouaient ces relations (3). Un document qui date de 1479 souligne pour la

    (1) Au sujet du pont du Rhône, des voies qui y convergeaient et de leur importance, voir la très belle
étude de M. A: Kleinclausz, les Origines d'une grande cité, Lyon jusqu'au milieu du XVIIe siècle, Lyon, Audin,
1932, en particulier p. 6,13,14. Bibliographie (sources et documents) très précieuse.
    (2) V. A. Kleinclausz, op. c, p. 12.
    (3) On ne trouve pas mention dans les textes du début du moyen âge d'une agglomération à cet endroit.
Cependant les fouilles y ont découvert des traces de constructions et de tombeaux datant de l'époque ro-
maine.