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avec des taches café au lait. Fido II, inconsolable, mourut de chagrin sur la tombe de
son camarade. Avec ce joli trait de fidélité, il avait à son actif un sauvetage — ou pres-
que. Pendant ses vacances de 1878, Soulary, le gibier manquant cette année, s'était
rabattu sur les truites de la Burbanche.Un jour,le paysagiste Henri Bidault quipêchait
avec lui, glissa en lançant le filet et tomba dans la rivière. Au moment où Soulary et
quelques paysans accourus à ses cris retiraient le peintre de l'eau, Fido II, qui s'était
bravement mis à la nage, arrivait à la rescousse.




       Soulary contait à son amie les petits incidents de sa vie de fonctionnaire et les
événements survenus dans son « village de Lyon ». Voici, dans leur ordre chronologi-
 que, les faits saillants que mentionne le poète ou auxquels il fait seulement allusion,
car il n'était pas plus prolixe dans la correspondance que dans la causerie. Le « jour-
nal » sommaire qui suit complétera sur quelques points sa biographie 9,
       1871. — « Les Roses du Dauphiné » sont bien accueillies par la presse. Lyon a vu
des journées d'émeute ; le commandant Arnaud a été assassiné à la Croix-Rousse
(6 janvier). — Soulary vient d'apprendre que son frère, le commandant Soulary, a été
blessé (24 février). — Son volume « les Diables bleus » n'a pas eu plus de chance que
les précédents ; le compte-rendu en a été publié le jour même de la déclaration de
guerre (24 novembre).
       1872. — Bien que Mlle Souchier le pousse à se présenter à l'Académie française,
 il est bien décidé à ne pas poser sa candidature (9 juin). — Mme Ernst — « la terrible
Mme Ernst » disait Chenavard—est à Lyon, où elle donne des conférences et des séan-
ces de lecture. Soulary, qui a « sérieusement à (se )plaindre d'elle », l'a priée de retirer
de son programme et de ses affiches sa poésie « Dame la Paix » I 0 . Il ne veut plus que
« cette dame » interprète ses œuvres (5 août). Plus tard il appellera l'obstinée diseuse :
« mon ennemie intime ». Le buste de Soulary figure à l'Exposition de Lyon XI (14
août).
       1873. — Pour se distraire, il « charpente, tourne et travaille de (ses) mains »
(5 février). — Glatigny est mort ; c'était un « vrai poète » (17 mars). — Soulary a en
tête un travail sur « les Inédits », « promenade à travers un tiroir » ; il y fera figurer le
poète Zenon Fi ère I 2 (12 juin). — Il envoie à Mlle Souchier, son portrait, un médaillon


     9. Les dates données sont celles des lettres de Soulary.
     10. Dame la Paix, récit de chasse, (la Burbanche en Bugey, octobre 1866). Voir Œuvres, II, 136.
     11. Le nom de Soulary n'est pas mentionné sur le catalogue de ce salon où figurent des bustes ou
portraits par Guillaume Bonnet, Cabuchet, F. F. Roubaud et Textor — ce dernier auteur d'un buste du
poète daté de 1867.
     13. Dans Promenade autour d'un tiroir, (Lyon, Bernoux et Cumin, 1886), un chapitre intitulé « les Inédits »
contient des études écrites en 1873 sur quelques poètes, notamment sur Adèle Souchier et Zenon Fière. Ce
dernier, qui fut employé au ministère de la Guerre — « aujourd'hui juriconsulte », dit Soulary — est l'au-
teur du Livre des Ames.