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— 7 — L'ABBÉ ANTOINE LACROIX (1708-1781) Parmi les personnalités lyonnaises les plus en vue, au milieu du dix- huitième siècle, une des moins connues, une des plus oubliées aujourd'hui, est certainement messire Antoine Lacroix, docteur en théologie de la mai- son et société royale de Navarre, prieur de la Ferté-Macé en Normandie, trésorier de France en la généralité de Lyon, vicaire général du diocèse, grand obéancier et baron de Saint-Just, Brignais, Grézieux et Valsonne, membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, abbé de Saint-Rambert-en-Bugey. Il tint cependant, de son vivant, une grande place dans le monde intel- lectuel lyonnais, ce bon chanoine, et nous lui sommes redevables de l'exis- tence de notre actuelle Ecole des beaux-arts, qui n'est, à la vérité, qu'une transformation, une plus large interprétation, en quelque sorte, de l'Ecole gratuite de dessin*"qu'il avait fondée en 1756, avec le concours de quelques- uns de ses concitoyens. Mais il semble que le temps, en jetant le voile de l'oubli sur l'abbé Lacroix, ait voulu se venger de la facilité avec laquelle il arriva, jeune encore, aux plus hautes dignités de notre ville, et prouver une fois de plus que rien n'est durable de ce qui a été créé sans lui. Un éloge prononcé à l'Académie de Lyon, cinq ans après sa mort, par l'avocat Deschamps, en la séance solennelle du 28 août 1786 (éloge qui ne fut jamais publié (1) et dont on ne retrouve que quelques passages dans les journaux de l'époque, un court article de J.-B. Dumas dans le n° 2 des Archives du Rhône (année 1824) un paragraphe dans VHistoire de l'Académie (i). Dans son Histoire de l'Académie, J.-B. Dumas écrit par erreur que l'éloge de l'abbé Lacroix fut publié. Il ne le cite pas, d'autre part, dans les ouvrages imprimés de l'académicien Deschamps.