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royale de Lyon du même auteur, quelques lignes dans la brochure de
M. Charvet sur l'origine de l'enseignement du dessin à Lyon, voilà tout ce
qui reste aujourd'hui de messire Antoine Lacroix.
     Il nous a semblé que le bon chanoine qui eut le mérite de pressentir le
talent naissant de Soufflot, de l'attirer et de le retenir à Lyon et celui de
créer la première école gratuite de dessin de notre ville, méritait plus que cela.
                                       m
       Antoine Lacroix naquit à Lyon le 6 décembre 1708. Son père, messire
Jean-Pierre Lacroix de Laval, était trésorier au bureau des finances de la
généralité ; sa mère était dame Marie Pasquier. En sa qualité de cadet de la
famille, le jeune Antoine fut destiné à l'état ecclésiastique ainsi qu'il était de
coutume à cette époque. Après quelques années d'études au collège de la
Trinité, que les pères jésuites tenaient sur les courtines du Rhône, le long
du quai de Retz, dans les bâtiments du lycée actuel, il fut envoyé à Paris, au
collège de la Marche, où il fit sa philosophie ; il fut ensuite agréé dans la
maison et société royale de Navarre et continua ses études pour sa licence
et son doctorat en théologie.
       L'avenir du jeune abbé se dessinait bien nettement. Issu d'une maison
noble et aisée, doué d'un physique agréable et d'une culture intellectuelle
lui permettant de jouir pleinement des charmes de l'heureuse existence qui
lui était réservée, fortement appuyé par un oncle bien en cour et qui l'aimait
beaucoup, messire Léonard Lacroix, abbé de Saint-Julien de Tours, prédi-
 cateur du roi et chef du chapitre de Saint-Just-en-Lyon, le jeune Antoine
 semblait vraiment destiné à être un des membres privilégiés de ce clergé
 régulier dont l'agréable vie plus mondaine que monastique était le lot d'un
 grand nombre de cadets de famille, avant la Révolution.
        Il était déjà prieur de l'abbaye de la Ferté-Macé en Normandie grâce à
 l'efficace protection de son oncle, lorsqu'un événement imprévu vint brus-
 quement changer la direction de sa vie. Son père, messire Jean-Pierre
 Lacroix de Laval mourait subitement en 1732, laissant aux siens, en plus
 d'une fortune considérable, sa charge héréditaire de trésorier de France en
 la généralité de Lyon.
        Les trésoriers généraux avaient la direction et la juridiction des domai-