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49^ LES JULLIACIENS AU SIÈGE DE LYON En 1796, le jeune colonel est en Italie, organisant les troupes de la république cisalpine, puis commandant l'avant- garde de la division Augereau. Le 7 janvier 1797, à Bévi- lacqua (1), il arrête le comte de Hohenzollern, qui dispose cependant de troupes plus nombreuses, et prolongeant à dessein la retraite, il laisse à son chef le temps de surprendre l'ennemi à Anguiari, de lui enlever 16 canons et 2.000 pri- sonniers. Le 22 février, il est blessé à Lavidina, près de Mantoue. Le 16 mars, il se jette dans le Tagliamento à la tête de la 27e légère, atteignant le premier la rive gauche du fleuve sous le feu de l'artillerie ennemie. Tant de valeur méritait une récompense. Le 30 du même mois, Bonaparte faisait nommer Duphot brigadier, et l'envoyait en mission à Rome auprès de son frère Joseph. Ce dernier avait épousé une demoiselle Clary, dont une sœur, Eugénie-Désirée, était alors de passage à l'ambassade. Le général sollicita la main de la jeune fille, et fut agréé (2). On fixa le mariage au 29 décembre. Or, la veille de la cérémonie, le jeudi 28 décembre 1797 (3), sur les excitations du statuaire Cerrachi et du notaire Pérugin Agretti, on dit même sur les conseils de (1) Journal des Débats. Relation par le général Berthicr, chef d'état- major général. Pluviôse an V, p. 137, 140, 175. (2) Elle épousa plus tard Bernadotte, et devint reine de Suède. (3) Moniteur du 23 nivôse an VI. — Mémoires du roi Joseph, T. I, p. 174. — C H . BOTTA, Hist. des peuples d'Italie. Paris, Raymond, 1825, T. III, 260. — H. L É O , Histoire d'Italie. Paris, 1844, T. III, 434. — « De tous les documents, français ou italiens, que j'ai eus entre les mains, nous écrit aimablement M. Jos. Vingtrinier, on arrive à tirer cette conclusion que le général Duphot, républicain ardent, a voulu tenter une révolution. Sachant que le Directoire ne le désavouerait pas, il s'est mis à la tête des patriotes romains. S'il a été tué dans la mêlée, c'est qu'il l'avait bien cherché. »