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304                     SOCIÉTÉS    SAVANTES

ture de son travail sur l'aqueduc du Pilât et l'inscription de Cliagnon.
Ce dernier monument, conservé actuellement dans une salle de la
mairie de Cliagnon, fut découvert, enfoui dans le sol, en 1887, à
250 mètres de ce village. Il porte un édit de l'empereur Adrien, qui
défend de labourer, de semer et de planter, dans le voisinage de l'aque-
duc. On savait déjà par le traité sur les aqueducs de Frontin, que cette
mesure de protection avait été prescrite par deux sénatusconsultes,
rendus sous le règne d'Auguste. Mais ici la défense émane de l'empe-
reur Adrien qui régna de l'an 117 à 138. Cette inscription nous révèle
ainsi que le grand aqueduc du Mont Pilât a été construit au commen-
cement du 11e siècle de notre ère, comme l'avait présumé déjà M. de
Gasparin, d'après certaines particularités de sa construction elle-même.
Notre aqueduc du Mont Pilât serait ainsi contemporain du Pont du
Gard. Elle nous apprend, en outre, que l'aqueduc a fonctionné, mal-
gré l'avis, assez étrange, de quelques savants. Enfin, sa situation en
pleine campagne, nous révèle aussi que, déjà à cette époque, nos
 paysans gaulois savaient lire et qu'ils entendaient la langue latine,
devenue la langue usuelle.

   Séance du i<) mars IÇOI. — Présidence de M. Beaune. Hommage
fait à l'Académie par M. Chantre : Epoque quaternaire dans le bassin du
Rhône, (thèse de doctorat). — M. Vachez, pour dissiper les doutes,
émis par quelques membres de la Compagnie, au sujet des conclusions
de son travail sur l'inscription antique de Cliagnon, fait remarquer, à
l'aide de citations empruntées soit à Strabon (Livre IV), soit à Tacite
[Agricola, 21) que, dis le lendemain de la conquête d'un pays, les
Romains s'empressaient de créer des écoles, où était enseignée la lan-
gue latine. L'épigraphie nous démontre avec quelle rapidité et quel
ensemble fut réalisée la conquête de la Gaule par le Latin, comme ce
fait est signalé dans la nouvelle Histoire de France, publiée actuelle-
ment sous la direction de M. Lavissc. — M. le Président fait observer
que, même à Bibracte, ville toute celtique, M. Bulliot n'a découvert
que des inscriptions latines. — M. l'abbé Devaux confirme ce fait, en
 ajoutant que les noms propres celtiques furent promptement latinisés et
 ne nous sont parvenus que sous cette dernière forme. —• M. le Président
 continue la lecture de son étude sur la vie privée au XVIII« siècle, em-
 pruntée, pour la plus grande partie, aux Mémoires de Madame d'Epinay.
 Dans ce chapitre, il nous fait connaître d'abord comment on faisait
 son testament. Puis il esquisse, d'une manière fine et piquante, le por-