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DK L ANTIQUITE A LA RENAISSANCK 449 n'aperçoit point de solution de continuité dans ce qui est demeuré. La vie, trop largement répandue, se repose un temps. On la sent toujours présente ( i ) . » Rome est tou- jours la Rome des Césars, de Saint-Pierre, de la Sixtine, des Chambres de Raphaël, des poèmes de Pinturrichio inscrits aux chambres Borgia. Qu'importent que de nouveaux quartiers aient été cons- truits sur remplacement des vignes suburbaines et véné- rables ? Ces maisons maladroites qui gênent l'œil de l'ar- tiste ne doivent pas nous affliger. Ces quartiers neufs dispa- raîtront un jour. Comme on l'a remarqué : « Ce qui répond à des besoins s'agrégera, fera sa beauté, trouvera sa place dans l'ensemble, après l'élimination inévitable. » Autrefois tous les architectes n'étaient pas Bramante ni Buonarotti, et Rome finit pourtant par recevoir les embel- lissements du premier et l'empreinte ineffaçable de la main du second. Et comme nous rêvons sur les demeures et les berges du Trastevere, nos descendants se promèneront un jour sur l'emplacement des cités ouvrières du Latran. Actuelle- ment, d'ailleurs, les trois ou quatre bâtisses, modernes et laides, qui environnent la basilique Laterane, ne peuvent empêcher que la vue qu'on a du péristyle de Saint-Jean ne soit et ne reste une des plus belles du monde, avec la pers- pective de Sainte-Croix-de-Jérusalem, des arcades du vieil aqueduc romain au travers desquelles passent des lam- beaux d'azur, et — dans le lointain — de l'ondulation molle des collines se profilant sur l'horizon clair. Enfin, Rome est aussi la voisine de la campagne où elle étend ses basiliques et ses portes multiples. La nature se (1) Vicomte E. M. de Vogue. N" 6. — Juin 1901. 20