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36 LES LYONNAIS AU COLLÈGE DE JUILLY supporter une aussi coûteuse et aussi longue absence. On attendit une occasion. Elle se présenta bientôt. Mme de Loras, belle-sœur du P. Jean-Baptiste de Loras (1), venue de Crémieu, traversait précisément Lyon, allant à Juilly chercher son fils, dont les études étaient achevées. Le P. Le- blanc lui confia son nouveau protégé. Ce dernier, arrivé au collège, le ié février 1689 (2), était livré aux soins particuliers du P. Devins, ancien supérieur, qui lui donna un petit Rudiment de la langue française, lui mit en main une belle plume d'oie de la Brie, passée au travers d'un roseau à trois pans, et l'installa sur un pupitre fermant à clefs, et garni d'un écritoire avec couvercle en métal. Dès le mois de mai, X. Péricard, dépassant les espé- rances de ses maîtres, était assez fort pour suivre la sixième. A la composition générale, dite du Père Préfet, il était pre- mier, et recevait en récompense 3 livres pour ses récréa- tions. Une intelligence aussi précoce, une physionomie très ouverte, « sortante », disent nos registres, valurent à l'enfant plus d'une attention de ses maîtres. Aussi, lorsque, le 17 mai 1689, Bossuet vint visiter Juilly (3), l'élève de sixième fut-il choisi pour offrir au prélat les vœux du petit collège. Dès le matin, il avait chaussé ses brodequins neufs, (1) Le P. Jean-Baptiste de Loras, né à Crémieu. entré à l'Oratoire en 1651, prêtre en 1656, mort en 1692. (2) Il payait 250 livres par an. (3) R. P. INGOLD : Bossuet à Juilly, Paris, Poussielgue, 1885, p. J J et suivantes. L'Econome inscrit sur son registre au 18 juin : payé pour la vianJe, le poisson, les fruits, confitures et tout ce qu'on a fait venir de Paris pour M. de Meaux, 60 livres, 12 sols, 6 deniers.