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288 LES PÈLERINS DP. BRETAGNE Si les premiers Philolithes, ancêtres de la famille actuelle de nos montagnes de la France centrale, sont venus par la ligne de partage des eaux de l'Europe, guidés par l'intérêt d'une circulation plus rapide et plus commode, ils ont dû suivre cette ligne de partage et jeter, avec le temps, des essaims à droite et à gauche, sur les lignes ou vorlands secondaires. Sur tout le parcours, ils ont établi leurs demeures, desservies par des voies publiques, véritables routes dont le tracé ingénieux et savant a provoqué en nous un vif sentiment d'admiration, que le temps et la pratique n'ont fait que consolider : partout, ils ont créé des autels, établi des sanctuaires, élevé des monuments et fait des sépultures ; ces routes étaient les routes nationales. Toute la vie active de l'époque était condensée sur le pas- sage de ces routes : villes, bourgades, villages, villas, auberges, lieux de refuge, collèges sacerdotaux, centres d'instruction et d'initiation ; à cette époque, la montagne était sûre, la plaine ne l'était pas. Sur les sommets rési- dait la force tutélaire et protectrice, qu'elle soit politique, religieuse, judiciaire ou civile. Les monts du Lyonnais, points centraux de cette longue ligne, convenaient admirablement pour l'établissement d'un centre lumineux du mégalitbisme, les nombreux autels, tumulus et voies publiques qui existent sur ces monts, contribuent à étayer cette supposition ; si ce centre n'était point dans les monts du Lyonnais, on peut affirmer, dans tous les cas, que ces monts révèlent les restes d'une civilisa- tion mégalithique aussi avancée que le comportait cette primitive époque. Loin de nous la pensée de dire que la ligne de faîte passant par le Morvan et les montagnes du Lyonnais était seule habitée, ou qu'elle seule fût le centre de la civilisation ;