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112 UNE PARTIE DE BARRES AUX BROTEAUX Jusque là seulement le spectateur s'avance, Se range en double rang, examine en silence Et voudrait arrêter le soleil dans son cours. Muse, c'est à présent, j'invoque ton secours, Ne m'abandonne pas, viens aider ma mémoire ; Rapelle-moi des faits qui grossiront l'histoire, Rappelle-moi les noms de ces héros ftimeux, Et daigne m'inspirer des vers dignes d'eux. Les voilà déjà tous entrés dans la carrière, Divisés en deux camps, l'un de l'autre adversaire, Leur ardeur est égale, ils ont le même feu, Marqués d'un ceinturon ici rose et là bleu ; Tels on vit autrefois les Yorck, les Lancastre Dont la division causa si grand désastre. Au milieu du combat pour trouver l'ennemi, Chacun prit la couleur que portait son parti. Vêtus légèrement avec leur ceinture (? sic) Sert à les distinguer bien moins qu'à leur parure, On n'est pas ébloui de l'éclat des boucliers, Des casques, des fusils, des glaives meurtriers ; On n'entend pas au loin l'aigre son de trompette, On prend part à leur sort sans qu'on s'en inquiète ; La joie et la gaieté sont peintes dans leurs yeux On dirait à les voir autant de demi-dieux. Voilà que le signal se donne, et les athlètes En vestes, en pantalons, en simples barraquêtes(i) (i) J'ai conservé l'orthographe de ce mot avec deux r et un t. Puits- pelu, dans le Litlré de la Grand'Câk, en donne la signification suivante : BARAQUETTE, S. f. — Escarpin découvert, extrêmement mince, dont l'empeigne est le plus souvent, comme celle des souliers bronzés, en étoffe veloutée. — De barquette, à cause de l'absence de talon qui donne une analogie (lointaine) avec une barque.