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38              UN CONFLIT D'HONORÉ D'URI-'É

son château, peut-être abandonnée aux insultes et aux
outrages.
   Il crut enfin qu'entre les ordres de la Cour et son hon-
neur il ne pouvait hésiter, et je pense que la reine elle-
même fut de cet avis, en dépit de la sévérité de commande
qu'elle affecte dans la lettre suivante :
   « Monsieur d'Urfé, je vous commanday hier de ne partir
point d'auprès du Roy Monsieur mon filz et de moy, et
vous diz que j'avois donné ordre de faire retirer le Sieur de
St Gérant et ses amis des environs du chasteau de Chas-
teaumorant, et de faire accommoder cest affaire. Néant-
moings je suis advertye que vous estes monté sur des
chevaux de poste et vous en estes allé sans aucun congé,
ce que je trouve très mauvais. Je depesche cest exempt des
gardes du corps du Roy, mond. sieur et filz, après vous,
avec la présente, par laquelle je vous commande et or-
donne, sur peine de désobéissance, de vous en revenir
en toutte diligence me trouver en ce lieu, ayant charge ledit
exempt de vous ramener avec luy; et quand vous serez icy,
vous entendrez ce que j'ay à vous dire sur ce subjet de ces
affaires. Et m'asseurant que vous ne manquerez de satisffaire
à cette mienne intention, je ne vous feray plus longue lettre
que pour prier Dieu, Monsieur d'Urfé, qu'il vous ait en sa
saincte garde. Escrit à Fontainebleau, ce xvi e jour de no-
vembre 1613.                                     MARIE. »


   L'exempt atteignit-il M. d'Urfé, qui devait être déjà loin
sur la route de Lyon, et, dans ce cas, réussit-il à ramener
le récalcitrant avec lui ? Quel fut le succès de la mission ami-
cale d'arbitrage dont s'était chargé le gouverneur de Lyon ?
Nous ne le savons pas. Mais l'affaire eut une suite. On peut
croire que Saint-Geran et d'Urfé se retrouvèrent à la Cour,