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                      AVEC M. DK SAINT-GERAN                           39

quelques semaines après les faits qui viennent d'être racon-
tés. Ils échangèrent des propos qui faillirent amener un duel,
comme on l'apprend par une lettre de Malherbe à Peiresc ( i ) ,
du 16 janvier 1614 : « On a rapporté à la Reine la résolu-
tion de MM. les maréchaux de France sur l'appointement
de MM. le comte de Curson et de la F r e t t e . . . Il me semble
que la Reine a dit qu'il ne restoit plus que Vaffaire de Saint-
Geran et du marquis d'Urfé (2). »
   La querelle d'honneur dut en effet s'arranger par les bons
offices des maréchaux. Mais il restait la poursuite judiciaire.
Honoré d'Urfé et sa femme, ayant fait déposer au greffe du
Parlement de Paris les procès-verbaux d'information de
Guillaume de la Chaize, introduisirent une requête où étaient
exposées leurs prétentions sur la chapelle contestée, et les
méfaits commis par MM. de la Guiche et leurs complices.
Les plaignants s'élevaient en particulier contre l'attentat du
comte de Saint-Geran sur le pouvoir du roi, à qui seul
appartient d'armer ses sujets pour le service de l'Etat; abu-
sant de l'autorité qu'il avait sur sa compagnie de gens de
guerre, Saint-Geran l'avait appelée sous les armes, sans
commission, en pleine paix, en avait disposé comme de sa
chose propre, et pour la seule satisfaction de ses rancunes.
   Par arrêt du 27 février 1614, le parlement ordonna que
M. de Saint-Geran et M. de Chitain seraient « adjornés à
comparoir en personnes en ladicte Cour à certain jour, pour


   (1) Citée d'après les Œuvres de Malherbe (collection des Grands Écri-
vains de la France), t. III, p. 375.
   (2) « Jacques, marquis d'Urfé », dit la note de l'éditeur. Il s'agit cer-
tainement ici, non de Jacques d'Urfé, mais d'Honoré, son frère. Celui-
ci est souvent appelé « le marquis d'Urfé », parce qu'il était marquis de
Valromey, — titre érigé pour lui en 1612, — et marquis de Bâgé.