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474 CHRONIQUE DE NOVEMBRE 1 8 9 9 * . ** Il nous restera, pour compléter cette revue du mois de novembre, à rappeler les soirées sensationnelles qui nous ont été offertes par nos théâtres. Est-il vrai que nos salles de spectacle vont s'enrichir d'une nouvelle scène ? C'est ce qu'on nous apprenait au commen- cement du mois de novembre. Les quotidiens nous annon- çaient que M. Gerbert, l'artiste bien connu, professeur au Conservatoire, allait créer, sur les ruines du Gymnase, une il Bodinière », sur le plan des petites scènes de genre qui ont à Paris un si vif succès. Lyon n'a pas de théâtre de genre, depuis que la Bourse du travail a pris la place des Variétés, de gaie mémoire, et que le Gymnase a cru devoir fermer ses portes au nez d'un public récalcitrant. Tandis que Paris a vu s'ouvrir ces bonbonnières char- mantes où, en petit comité, en intimité presque, on va savourer tout à l'aise des nouveautés piquantes, des saynètes d'auteurs inconnus hier, aujourd'hui en pleine réputation, les Nouveautés, la Bodinière, le Théâtre Antoine, le Palais Royal, etc., etc., Lyon lui, est complètement tenu en dehors de ce régal des lettres, parce que ce répertoire ne trouve pas son cadre sur nos grandes scènes municipales où il se sent noyé, écrasé, perdu. Souhaitons bonne chance, à cet essai original de décen- tralisation. . Nombreuses ont été les reprises à sensation au Grand- Théâtre. Le 7, Thaïs, où Mme Tournié obtient un succès très légi- time.