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JIO            LE BIENHEUREUX LOUIS ALLEMAND

reste, fort peu de temps de sa chanoinie : son décès est
mentionné dès le 8 septembre 1395 (1).
    Louis Allemand était plus jeune que son frère Gallois.
La version donnée par l'office de sa fête, qui le fait mourir
 à l'âge de 69 ans, nous paraît préférable à celle de la bulle
de béatification qui lui en attribue 60 : il serait donc né
en 1380 ou 1381. Les historiens ont tous placé son berceau
 à Arbent, en Bugey.
    La première indication qu'on retrouve de lui le montre
.déjà en rapport avec notre Église. Dans sa Vie d'Amédée le
 Pacifique, Monod remarque que sa science des choses reli-
gieuses l'avait placé, à fort juste titre, parmi les savants les
 plus illustres de son époque, et, aussi, qu'en considération
 de cette grande valeur le cardinal de Saluces voulut se
 l'attacher et l'emmener avec lui à la Cour pontificale
 d'Avignon (2). On sait le grand rôle joué dans l'Eglise de
 Lyon par Amédée de Saluces, qui en fut pendant quarante
 ans archidiacre, et est compté parmi ses plus généreux bien-
 faiteurs. Sa présence à la Cour d'Avignon indique suffisam-
 ment qu'il avait pris parti pour Benoît XIII contre
 BonifacelX dans ce grand schisme d'Occident, à l'extinction
 duquel soit lui-même, soit L. Allemand allaient consumer
 leur vie.
    Allemand avait du reste, à la Cour pontificale, un second
 protecteur fort puissant. C'était son oncle François de
 Conzié. Après avoir occupé jusqu'en 1390 le siège
 d'Arles, où Allemand devait monter plus tard, F. de


ci-contre : les éléments qui faisaient défaut ont été puisés dans les docu-
ments contemporains.
   (1) Arch. Départ. Fonds de Saint-Jean. Arch. Capit. vol. 5.
   (2) Amedeiis Pacifiais. Paris, 1626,