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272 NOTES ET SOUVENIRS mais un feuilleton, dans l'acception très étymologique mais inusitée de « petit feuillet », ce que le charmant parler de Henri Estienne eût qualifié un superdiminutif. Chaque numéro débutait par une croix entourée de rayons qui surmontait ces trois lignes de titre : Union catholique RECUEIL DE RÉFLECTIONS Philosophie et Religion Il se composait de quatre pagesin-18 encadrées (130 mil- lim. X 86), à trente-six lignes par page et cinquante let- tres en moyenne par ligne. L'impression,faite par la maison Périsse, était nette et fort convenable, bien supérieure à celle de certains classiques qui ont laissé de maussades souvenirs dans plusieurs générations d'écoliers. J'en parle presque par expérience. La spéculation n'entrait certes pour rien dans l'entre- prise mais, ainsi que l'explique le prospectus, la reconnais- sance d'avoir échappé aux catastrophes du 24 février avait inspiré à plusieurs Lyonnais le désir d'aller porter par le monde quelques bonnes pensées. Et pour se conformer scrupuleu- sement aux règlements ecclésiastiques sur la matière, le milieu des marges des pages in-4 portait dans le sens de la hauteur, en caractères microscopiques, le visa d'un vicaire général. Les plus honorables encouragements ne firent pas défaut à ce journalisme minuscule : des évêques, des cardinaux même (par exemple Mgr Wiseman) multiplièrent les éloges, auxquels s'unit la grande voix de Lacordaire et que couronna la lettre pontificale du 15 septembre 1858. Si inaperçue que dût passer cette mince publication, elle