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JOANNON DE SAINT-LAURENT 165 ses serviteurs. N'ayant pas eu de postérité, son titre disparut avec lui. Il n'existe de ce fait aucun rapport entre ce personnage et les familles qui ont porté et portent encore le nom de Saint-Laurent. Il s'établit donc d'abord à Florence, où il se distingua dans les belles-lettres, le commerce et le maniement des affaires. Il s'acquit une réputation de savant par ses connais- sances en histoire. naturelle, en physique et par ses recherches sur l'antiquité. De bonne heure il fut membre de l'Académie Florentine, l'une des plus célèbres de l'Europe. Le gouvernement impérial le choisit ensuite pour être son agent à Ferrare (je ne puis traduire autrement le mot latin qui lui est appliqué dans la légende de son portrait). Puis il remplit avec honneur une place de conseiller dans le sénat de Mantoue, dont il devint un des présidents. Il fut doux, sincère, généreux, très attaché à la religion catholique et fit revivre en lui l'exacte probité des anciens ( i ) . Il mourut dans cette ville en l'année 1783. Par une singulière coïncidence, Joannon de Saint- Laurent achevait ainsi ses jours comme fonctionnaire autrichien dans cette ville de Mantoue, devant laquelle un demi-siècle auparavant son beau-frère, M. Vincent Carrel terminait prématurément sa carrière militaire contre ces mêmes Autrichiens. Soldat dans l'armée française, .com- mandée par le maréchal de Noailles, Carrel assista en J735 au siège de Mantoue. Pendant un assaut, l'échelle qu'il gravissait s'étant rompue, il fut précipité dans le fossé et se brisa la jambe. Privé des soins nécessaires, il resta boiteux ( l ) Papiers de famille,