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164                JOANNON DE SAINT-LAURENT

l'Espagne, de la France et de la Sardaigne, la Maison
d'Autriche avait résolu de se les attacher par de grandes
concessions, afin d'éviter toute espèce de mécontentement
de leur part. En conséquence, elle les laissa se gouverner
elles-mêmes et sauf la présence de quelques garnisons dans
les forteresses, les Italiens pouvaient se croire en puissance
de leur autonomie. L'Autriche eut surtout grand soin de
leur éviter la présence de ces bureaucrates allemands, aux
allures rogues et déplaisantes, qui, un siècle plus tard, ont
été la cause de son expulsion définitive de ces contrées, elle
acceptait donc avec empressement les services des étrangers
de distinction qui sollicitaient l'honneur d'entrer dans
l'administration des principautés annexées et malgré les
guerres récentes contre les Français, ces derniers étaient
toujours bien accueillis. Laurent Joannon n'hésita donc pas
à solliciter unposte de ce genre ( i ) .
   Comme on faisait remarquer, à l'impéiatrice Marie-
Thérèse que Joannon n'étant pas noble ne pouvait être
employé 'dans l'administration de ses Etats, cette princesse
qui connaissait la valeur du jeune étranger répondit : « Eh
bien, qu'à cela ne tienne, et que désormais il soit Joannon
de Saint-Laurent. C'est ainsi que notre compatriote fut
annobli de la manière la plus flatteuse. I( ne dut cette
distinction qu'à son propre mérite et à l'intelligence d'une
souveraine habile dans l'art de gouverner et de bien choisir


   ( i ) Ce régime libéral devait cesser à . l'avènement de l'empereur
Joseph II qui, au dire de Gorani, « s'attribuait le pouvoir judiciaire et
opprimait la Lombardie où 1.200 satellites allemands faisaient la policé
à coups de bâton ». Marc-Monnier : Un aventurier Italien du siècle der-
nier. Le comte Joseph Gorani d'après ses mémoires inédits. Paris, 1885,.
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