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128 AUGUSTE BRIZEUX Dans les beaux mois d'été, lorsqu'au.bord d'une haie On réveille en passant un lézard qui s'effraie, Quand les épis des grains commencent à durcir, Les herbes à sécher, les mûres à noircir... Tous pieds nus, en chemin, écartant le feuillage Pour y trouver des nids, et tous à leur chapeau Portant ces nénuphars qui fleurissent sur l'eau. On avait salué aussi la jeune bretonne avec « son corset rouge et ses jupons rayés ». Mais les Bretons déroulent devant nous des tableaux bien plus variés. Ce sont d'abord les Pardons, les quêtes, à l'heure où L'aube pointait, la terre était humide et blanche; La sève en fermentant sortait de chaque branche ; L'araignée étendait ses fils dans les sentiers Et ses toiles d'argent au-dessus des landiers... • Heure mélodieuse, odorante et vermeille, Première heure du jour, lu n'as point ta pareille ! Ce sont ensuite les luttes sur le gazon, les marchés rem- plis De beuglements de bœufs aux cornes acérées ; les conscrits en marche, le travail au champ, les grands et robustes paysans récoltant le blé noir : Un chêne de cent ans avec son grand feuillage, Un Breton chevelu dans la force de l'âge, Sont deux frères jumeaux au corps pur et noueux, Deux frères pleins de sève et de vigueur tous deux. , C'est le recueillement des hommes, « graves et mûrs», à • l'église, ou leurs entretiens avec « le clerc », le vicaire et le recteur. Ce sont enfin les fiançailles, les noces, les fêtes des morts, les veillées d'hiver.