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AUGUSTE BRIZEUX 129 Voilà pour les habitants. Voici pour le pays : La lande Oui)'elle vers le soir une odeur de lavande... Un lourd soleil d'aplomb sur un terrain pierreux... Le murmure des pins sur le bord de la mer... ... Bruyantes et gonflées, Les sources vers la nier VQnt dégorger leurs eaux, El les rocs de Pat-Mark déçurent les vaisseaux... L'enfer de Plo-Goff est une évocation saisissante ; la . tempête au ixe chant apparaît comme « une scène d'une pathétique horreur». Comme un bruit de chevaux, cachés dans le brouillard, On entendit gronder les rochers de Pen-Mark. Ils étaient là , debout, pêle-mêle et sans nombre, Devant eux, sur la mer, projetant leur grande ombre ; Lesflotscouraient sur eux avec leurs mille bras ; Cabrés contre les flots, ils ne reculaient pas Hérissés, mugissants, inondés de poussière, Ensemble, ils secouaient leur humide crinière. De leur masse difforme ils effrayaient les yeux ; L'oreille s'emplissait de leurs cris furieux ; Et l'homme tout entier, m face de ces roches, Dont les oiseaux de mer bravaient seuls les approches, Sur son mince vaisseau, pâle et dans la stupeur, Se voyant si chélif, sentait qu'il avait peur. Sur les bords de la Baie des Trépassés, chant X e , Brizeux ne verra pas les souriantes ^Néréides de Raphaël, de Féne-^ Ion et de Chénier, mais je ne sais quelle divinité druidi- que, dure, humide et glauque : N° 2. — Août 1899. a