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                   LA CHASSE A L'ABONNÉ                   III

    Il fallut rompre la communication et chercher autre
chose.
    On a récemment annoncé la fondation, à Paris, d'une
« Revue des rhumatisants », avec une rédaction compre-
nant, :— en même temps que les illustrations des Arts et de
la Science, — les maîtres de la littérature contemporaine.
    Cette publication recommandée par le Temps, — un
journal qui s'interdit, comme on le sait, toute plaisanterie,
—• offrira aux rhumatisants et aux goutteux, — et Dieu
sait s'ils sont en nombre! — une tribune où ils pourront
échanger leurs doléances, leurs petits et grands moyens de
guérison : les uns y feront bénéficier les autres de leur
expérience, de leurs impressions.
    Ne trouvez-vous pas l'intention charmante, et le sous-
titre de « Coopérative spirituelle du rhumatisme », déjà
donné à cette aimable revue, n'est-il pas suffisamment
justifié?
    La « Revue des rhumatisants » n'est pas une innova-
tion, mais bien une importation. Il existe déjà, en Amé-
rique, une demi-douzaine de « journaux pour malades »
qui s'imposent le devoir difficile de distraire et consoler les
personnes qui, — par suite de maladie, — sont « shutins »
 (lisez : cloîtrées).
     Il va de .soi que les malades usent et abusent de la per-
 mission qui leur est accordée de collaborer à ces feuilles
 transformées en « intermédiaires des souffreteux », ils y
 décrivent, — pour se consoler et s'égayer mutuellement, ~~
 tout ce qu'ils éprouvent et comment ils passent leurs
 heures de captivité. '
     En Amérique, également, trois journaux donnent à
 leurs abonnés le droit de se faire photographier pour rien;
 cinq les invitent à dîner une fois par mois; deux cent