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AUGUSTE BRIZEUX 5I Et lorsque, aux vacances, de Vannes, d'Amis, de Paris, il revient au foyer domestique, Quelle joie, en entrant, mais calme, sans délire, Quand debout sur la porte, et tâchant de sourire, Une mère inquiète est là qui vous attend, Vous baise sur le front I Jamais le cœur d'un fils n'a chanté ses souvenirs avec plus d'éloquence pénétrante que notre poète, rapportant les adieux de sa mère : Oui, quand tu pars, mou fils, oui, c'est un vide immense, Un morne et froid désert, qui toujours recommence. Ma fidèle maison, mon jardin, mes amours, Tout cela n'est plus rien... et j'en ai pour huit jours, J'en ai pour tous ces mois d'octobre et de novembre, Mon fils, à te chercher partout de chambre en chambre... fe l'afflige, mon fils, je t'afflige !... Pardonne, C'est qu'avec toi, vois-tu, l'univers m'abandonne ! ( i ) S'il aimait ea mère, Brizeux aimait aussi ses amis ôt en était tendrement aimé : Auguste Barbier, Alfred de Vigny, si personnel, si inaccessible dans sa tour d'ivoire, Turquety, Lacaussade, Mme Desbordes-Valmore, Sainte-Beuve, Victor de Laprade, Saint-René Taillandier, ont eu pour notre poète une tendresse méritée. Et sa Bretagne bien aimée, de quel accent il en parle ! Oh ! lorsque après deux ans de poignantes douleurs ~e revis ma Bretagne et ses genêts en fleurs, Lorsque, sur le chemin, un vieux petre celtique Me donna le bonjour dans son larlgage antique, ( l ) Marie.